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"THevtduel Stratigraphie du Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard) VI - Les niveaux du Bronze final au milieu du s. av. n. è sur le Chantier Central Michel PY et Denis LEBEAUPIN avec la collaboration de Jean-Claude BESSAC * : This sixth part of the study on the excavations of the Central Site on the oppidum of Marduel (Saint-Bonnet, Gard) is devoted to the beginning of the history of this site, from Late Bronze II to the middle of the Yh century B.C. The authors present proof of a discontinuous occupation of the hill in Late Bronze II, Late Bronze III and the beginning of the Early Iron Age, and furthermore analyse the settlement of a permanent habitat, provided at the outset with a fortification and a constructed cart track, at the end of the Vfh century ; two architectural phases characterized by the presence of stone constructions are described. Besides the analysis of the built structures and the inventory of domestic objects, this article contains the study of an important series of tooled stelae and pillars as well as a bust, mutilated but undeniably worked in the round. All these stone finds date back at least to the Vfh century B.C. Key-words hilltop habitat, fortification, urban track, stele, stone cutting, sculpture, architectural technology, pottery, metal objects, Late Bronze II, Lale Bronze III, Early Iron Age, Le Marduel, Saint-Bonnet-du-Gard. : Ce sixième volet de l'étude des fouilles du Chantier Central sur l'oppidum du Marduel (Saint-Bonnet, Gard) est consacré aux débuts de l'histoire de ce site, du Bronze final II au milieu du Ve siècle avant notre ère. Les auteurs présentent les témoins d'une occupation discontinue de la colline au Bronze final II, au Bronze final Illb et au début de l'Age du fer, puis analysent la mise en place à la fin du VIe siècle d'un habitat permanent, pourvu dès l'origine d'une fortification et d'une voie charretière aménagée ; deux phases architecturales caractérisées par la présence de constructions en pierre sont ensuite décrites. Outre l'analyse des structures bâties et l'inventaire des mobiliers domestiques, cet article comprend l'étude d'une importante série de stèles et piliers taillés, ainsi que d'un buste mutilé mais incontestablement sculpté en ronde bosse, l'ensemble de ces documents lapidaires remontant au moins au VIe siècle avant notre ère. Mots-clés habitat de hauteur, fortification, voirie urbaine, stèle, taille de la pierre, sculpture, technologie architecturale, céramique, objets métalliques, Bronze final II, Bronze final Illb, premier Age du fer, Le Marduel, Saint-Bonnet-du-Gard. Documents d'Archéologie Méridionale 17 (1994, pp. 201-265) Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. Terrains secondaires néocomien n3 hauterivien (calcaires argileux, marnes) ru barrémien (calcaires urgoniens) Terrains tertiaires mi:(grès miocène, burdigalien calcaires, "molasses") P pliocène (argiles et sables) : Une première occupation de la colline du Marduel au Bronze final II (phase VIII) : Dans cette sixième et ultime partie de l'analyse de la stratigraphie du Chantier Central ouvert sur l'oppidum du Marduel J , on envisagera les premières phases d'habitat, s'étendant du Bronze final II au milieu du Ve s. av. n. è. Il s'agit donc d'une période plus longue que celles abordées dans les précédentes livraisons : cependant, au moins jusqu'à la fin du VIe s., l'occupation du site est nettement moins intense et relativement discontinue. Six phases ont été distinguées : la première implantation remonte au Bronze final II (phase VIII) ; elle est suivie apparemment par un hiatus. Un habitat plus conséquent se situe au Bronze final Illb (phase VII). Une présence humaine persiste au VIIe s. et dans la première partie du VIe s. av. n. è. (phase VIA) mais n'a laissé que peu de structures. La construction vers 525 av. n. è. d'un habitat fortifié et bâti en dur (phase VIB) marque le début d'une occupation beaucoup plus dense et plus stable, dont les deux premières phases sont situées vers 525-475 (phase VA) et 475-450 av. n. è. (phase VB). Cette période se termine par l'incendie du quartier, dont on a étudié les restes dans le précédent article {Marduel V, 263-268). Le mobilier sera étudié, comme à l'accoutumé, non par unité stratigraphique mais par phase. Pour la plupart des périodes, la céramique (soit au total 30 924 tessons et 1 989 bords de vases) sera présentée sous la forme de tableaux quantitatifs et typologiques, faisant (à partir du début de l'Age du fer) référence au "Dictionnaire de la céramique antique en Méditerranée occidentale "(Py dir. 1993). Les autres objets seront signalés dans chaque phase sous la forme d'un catalogue raisonné. Une sélection de dessins illustrera les types représentatifs. abrupt au nord-ouest, et une pente plus douce au sud-est vers le Gardon, cette dernière étant largement remaniée par les travaux agricoles récents (mise en terrasses). L'occupation antique s'est implantée à l'extrémité nord-est de la colline, à proximité de la rivière. Le substrat du site est principalement composé de calcaires durs du Barrémien (urgonien), auxquels se superposent au sud-est des strates de calcaire miocène plus tendre (grès molassiques) (fig. 1). Ces deux matériaux seront largement exploités pour la construction des habitats protohistoriques. Les sols qui se sont développés sur ce substrat sont formés d'argile rougeâtre contenant un cailloutis cryoclastique ; cette couverture est mince et érodée dans la partie haute du : Introduction : 202 Terrains quaternaires C glacis de piémont (limons, cailloutis) Fv:(galets alluvions fluviatiles anciennes villafranchiens) Fx et Fy alluvions fluviatiles rissiennes et wurmiennes (galets, graviers et sables) Fz: alluvions fluviatiles récentes Faille visible : : Avant d'aborder les documents témoignant de la première occupation des lieux, il convient de rappeler brièvement les caractères topographiques et géologiques du site. La colline du Marduel est située à la frange sud-est des plateaux calcaires connus sous le nom de Garrigues de Nimes. Elle se présente sous la forme d'une crête allongée, séparant les communes de Saint-Bonnet et Lédenon au nord, de Sernhac au sud, et limitée à l'est par la vallée du Gardon. Longue de près de 4 km et culminant à 168 m, cette colline a une forme dissymétrique, avec un versant 1 Carte géologique simplifiée des environs de l'oppidum du Marduel (d'après Rouire 1979). 021 1976 022 1977 3 4 5 6 6 3 4 6/7 041 1976 décapages 3 4 " _ 5 042 1977 043 1978 3 4 5 5/6 7 8 9 10 Tabl. I Correspondances stratigraphiques dans la zone 02-04. : : : : : : site, tandis qu'elle peut atteindre une grande épaisseur dans les dépressions naturelles et en bas de pente. En contrebas de la colline, des terrains de formation plus récente ont pu être exploités à différentes fins : affleurements argileux, épandages de galets villafranchiens et alluvions du Gardon (Chazelles et al. 1985, 69). L'approvisionnement en eau était assuré par le Gardon, directement accessible. Rappelons que le Chantier Central qui fait l'objet de cette étude est situé à mi-pente, dans l'axe d'un vallon entamant le versant est de la colline du Marduel. Les premières traces d'occupation ont été retrouvées dispersées dans les épaisses colluvions d'argile rouge qui colmatent le fond de ce vallon (fig. 4), tandis que de part et d'autre du talweg, les strates rocheuses ont été mises à nu par l'érosion. Ces conditions de gisement expliquent que cette première phase ne soit attestée que sur une surface réduite : dans le secteur 02-04, couche 11 ; secteur 1011, couche 30 (stratigraphie : Marduel IV, fig. 12), dans le secteur 1012, couches 50 à 52 {Marduel V, fig. 17) et dans le secteur 112, couches 39 à 42 (fig. 2, 3 et tabl. I). La position de ces témoins laisse penser qu'ils proviennent d'un habitat implanté en amont, dont les restes ont été déplacés par le ruissellement. Voici la composition du mobilier recueilli • Céramique 176 fragments de vases non tournés, contenant pour la plupart un dégraissant grossier de calcaire ou de calcite broyés, parmi lesquels on reconnaît - urnes 5 bords à embouchure verticale et 1 bord à embouchure évasée (fig. 5, n° 5 à 8) ; 4 décors de cordon lisse et 3 de cordon digité (fig. 5, n° 4 et 10 à 12) ; - coupes 2 bords de coupes tronconiques à décor de traits verticaux profondément incisés à l'intérieur et/ou à l'extérieur (fig. 5, n° 1 et 2) ; 1 bord d'une coupe profonde décorée à l'extérieur d'incisions irrégulières en trait simple (fig. 5, n° 3) ; 1 bord de coupelle à oreille de préhension (fig. 5, n° 9). - préhensions 2 anses verticales rubanées dont une sur carène de gobelet 5, n°en15protubérance n° 14)(fig. ; 2 anses et 16) ; 1 anse (fig. verticale 5, n° 13 età 17). section ovale (fig. 5, : • Mobilier lithique 1 galet en calcaire gréseux comportant une cupule profonde creusée par abrasion sur chaque face (fig. 6) ; 1 concasseur en roche cristalline ; 5 éclats de quartzite ; 2 éclats de silex. • Faune : 17 fragments d'os. Ce mobilier est assez peu caractéristique. La forme la plus typique est la coupe tronconique à bord aminci et incisé, que l'on rapprochera d'une série provenant de l'horizon Bronze final II du site lagunaire de 203 Camp-Redon (Lansargues, Hérault) (Prades et al. 1985, 44, fig. 28, n° 4, 7, 10 et 11). Les autres éléments acceptent sans difficulté une datation semblable anses en ruban {ibid., fig. 24 à 27), cordons digités {ibid., fig. 32 à 37), bords d'urnes divers {ibid., fig. 31-37), anses en protubérance {ibid., fig. 33 et 38). Cette occupation, apparemment de peu d'ampleur, est suivie (dans l'état actuel des données) d'un net hiatus, puisque les niveaux immédiatement supérieurs appartiennent au Bronze final Illb et qu'aucun témoin du Bronze final IIIA n'a été repéré. : Zone Année couches 5 6 7 8 9 10 I STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Des restes d'habitations du Bronze final Illb (phase VII) On rappellera que dès les premiers sondages menés sur le site, une occupation du Bronze final Illb avait été mise en évidence sur la pente de la colline {Marduel I, 16 sqq : zones 03, 08 et 09). Plusieurs secteurs du Chantier Central livrent des témoins appartenant à cette époque, soit sous forme de lambeaux de sols (zones 02-04, 111, 112 et 143), soit sous forme de sédiments remaniés lors d'une occupation postérieure ou par la construction du rempart à la fin du VIe s. (zones 0441, 1011 et 1012), soit encore sous forme de reliquats dans des niveaux plus tardifs. 3.1. ELEMENTS DE SOLS D'HABITAT Les sols d'occupation conservés se situent à deux niveaux topographiques différents, ce qui implique dès cette époque un aménagement des lieux en terrasses (fig. 7 et 8) : on restituera au moins une terrasse supérieure dans la zone 143, et une terrasse inférieure dans les zones 02-04, 111 et 112, le dénivelé étant de l'ordre de 1,50 m. Entre ces deux plans, les couches du Bronze final ont été remaniées lors de reprofilages ultérieurs du terrain. Vers l'est, la limite de la terrasse inférieure devait se trouver à l'emplacement du rempart du VIe s., car devant cette fortification on a retrouvé une couche du Bronze final Illb en fort pendage et reposant directement sur le rocher naturel (zone 061, couche 8 : Marduel III, 27 et fig. 24). Dans la zone 143, le niveau d'occupation du Bronze final Illb repose sur plusieurs niveaux de terre et de cailloutis étalés (c.42-45) contenant quelques restes de mobiliers très fragmentés. Un premier horizon en place se présente sous la forme d'une strate de tessons posés à plat (c.41), épaisse de 2 à 15 cm, dont la surface supérieure était à peu près horizontale (s.40). Le mobilier est homogène. Ce niveau peut correspondre soit à un sol d'habitation, soit à une zone périphérique de rejets et de circulation (plusieurs tessons étant recassés sur place). Ce sol est recouvert par une couche faite de terre brun foncé et de cailloux géli- 204 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 163 162 161 02-04 07 1012 I 2 Diagramme stratigraphique des niveaux anciens du Chantier Central selon une progression du sud vers le nord (première partie). : : fractés, avec tessons épars de même époque (c.39), couche elle-même scellée par plusieurs lits de cailloutis (s. 35, c.37, s. 38). Dans la zone 1 1 1, on rencontre une stratification plus importante sur un épais remblai avec tessons épars (c.40-43), probablement lié à la mise en terrasses évoquée ci-dessus, un premier sol marqué par des pierres brûlées et des charbons de bois, présente sur une épaisseur d'environ 6 cm une sédimentation cendreuse (c. 37-39). À l'intérieur de cette sédimentation et en limite est du sol, se trouvait une tête de carnivore associée à quelques autres ossements. Une fosse de forme oblongue, longue de 1,7 m et large de 0,6 m, est liée à ce sol. Son remplissage (c.42) est constitué de charbons de bois, de pierres et galets éclatés au feu ; les parois ne sont pas rubéfiées il semble que cette structure ait été destinée à la vidange de foyers domestiques. Vient ensuite une mince couche de remblai de terre brune et pierreuse (c.3436), où l'on recueille des tessons morcelés, de nombreux charbons et des graines carbonisées. Ce remblai supporte un nouveau sol souligné notamment pas des tessons disposés à plat (s. 33). Ces sols d'habitation s'arrêtent à l'ouest contre une nette remontée du substrat rocheux : c'est la seule limite qu'on leur connaisse. Dans la zone 1 12, l'horizon Bronze final Illb correspond aux niveaux 37 à 39. La couche 37 est un mince remblai de terre brun noir recouvrant un empierrement de cailloutis serré (s.37A). Sous ce sol, on rencontre une couche de sable, localement pur (c.38), sans doute apporté pour servir d'assise à l'empierrement. Dans la partie centrale de la zone 02-04 (carrés H-I/97-99), au-dessus d'une couche d'argile ocre apparemment stérile (cl 1), on trouve un sol construit avec une strate de galets villafranchiens d'une dizaine de centimètres d'épaisseur (c.10). Ce sol est recouvert par une sédimentation charbonneuse (c.9). La couche de galets et la sédimentation livrent de nombreux fragments de vases et de faune, qui témoignent d'une oc- STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 1012 143 35 37^-39 40 41-45 1011 205 122 1212 1213 33 34-36 37-39 42 40^43 I 3 Diagramme stratigraphique des niveaux anciens du Chantier Central selon une progression du sud vers le nord (deuxième partie). : cupation dense des lieux il s'agit très probablement du sol d'une habitation, dont les limites n'ont pu être mises en évidence. Ce type de sol aménagé par des galets est connu par d'autres exemples régionaux de même époque 2. 3.2. COUCHES NIVELEES OU REMANIEES Deux autres types de niveaux archéologiques livrent des documents du Bronze final Illb. Il s'agit d'abord de couches écrêtées ou étalées à une période ultérieure, mais dont le mobilier est resté homogène. Trois exemples sont attestés : une couche résiduelle sur le substrat rocheux dans la zone 1012 (c.49) ; un remblai formé de cailloutis dans la zone 0441 (c.22) ; et une épaisse couche de terre brune et de pierres, étalée contre une pente du rocher dans la zone 1011 (c.29). Le mobilier de ces niveaux sera étudié ciaprès conjointement aux découvertes faites dans les couches en place. D'autres témoins du Bronze final Illb, parfois abondants, se rencontrent mêlés à des documents postérieurs dans des couches profondément remaniées lors de travaux de construction plus récents : ces restes seront signalés lors de l'étude des phases correspondantes. 206 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. <?&&. 3.3. MOBILIER DE LA PHASE VII (BRONZE FINAL IIIB) : ; : : : : : : Céramique Les niveaux de la phase VII 3 ont livré 7 210 fragments de céramique non tournée, parmi lesquels 606 bords de vases ; l'analyse typologique en est donnée dans le tableau II. Un choix de formes est illustré figures 9 à 12. Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragmentai) Bronze 1 fr. d'épingle (1011, c.29) (fig. 13, n° 2) ; 1 perle à section ovale (111, c.34) (fig. 1 3, n° 1 ) ; 3 scories (111, c.36) ; 1 fr. de bracelet armille (111, c.40) ; 3 fr. informes (111, c.40 ; 1 1 2, c.38). Terre 1 fond de petit vase ovale avec percement avant cuisson (fond de vase-oiseau ?) (02-04, c.9) (fig. 13, n° 8) ; 1 couvercle fait d'une grosse rondelle taillée dans un fond d'urne (02-04, c.9) ; 1 rondelle percée dans une panse de vase non tourné (02-04, c.9) ; 2 rondelles non percées (143, c.39 ; 143, c.42) ; 1 fr. de bracelet à section polygonale (02-04, c.9) (fig. 13, n° 7) ; ; 1 fr. de bracelet à section ovale (0204, c.9) (fig. 13, n° 6) ; 1 fr. de bandeau de roue de char miniature (0204, c.9) (fig. 13, n° 10) ; 3 fr. de torchis (1011, c.29 ; 1 1 1, c.34). Os 1 os long taillé (rainure) (02-04, c.9) (fig. 13, n° 5) ; 1 os poli, 1 autre scié (101 1, c.29) (fig. 13, n° 3 et 4). Pierre 1 lamelle en silex (02-04, c.9) ; 3 éclats de silex (02-04, c.9 ; 111, c.42 ; 112, c.37) ; 2 fr. de molette en basalte (143, c.42 1 1 1, c.34); 1 fr. d'ocre(?) (111, c.36) ; Faune 969 os ou fr. d'os ; 1 coquille de moule. I 4 Détail du sondage pratiqué dans les couches de coliuvions contenant du mobilier du Bronze final I au contact du rocher naturel (secteur 1012, couches 50 à 52). Catégorie CNT-Bf3 NFR NBD nb nb 7210 606 3.4. CONCLUSION SUR L'OCCUPATION DU BRONZE FINAL IIIB Forme n° Eléments représentés figures faisselle urne à col urne sans col gobelet coupe hémisphérique coupelle hémisphérique coupe carénée coupelle carénée coupe tronconique autre décor rangée coups imprimés décor rangée cercles imprimés décor rangée coups incisés décor rangée triangles imprimés décor cannelures décor méplats décor incisions fines décor pincements décor cordon lisse décor cordon digité décor pointillé décor peint 1t 245b 5b 1b 114b 9b 52b, 7f 3c, 65b 1c, 98b, 4f 13b, 133f, 2a 45d 1d 3d 61d 108d 110d 72d 2d 1d 1d 1d 1d 9/1-25 10/2-13 10/1, 12 10/14-17 10/18-21 1 0/22-33 9/24 9/22, 23 9/15 Venant après une phase relativement longue où le site ne paraît pas occupé, l'habitat du Bronze final Illb présente une densité et une surface bien supérieures à celui du Bronze final IL On en retrouve en effet les traces sur l'ensemble du versant est de la colline. Il s'agit donc d'un village, dont on peut estimer l'étendue à près de deux hectares. Comme de coutume pour cette époque, on a peu d'indications objectives sur la durée de l'occupation correspondante, mais on remarquera que dans plu- 11 et 12 Tabl. Il Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VII (Bronze final Illb). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 207 1012-52 1011-30 Vk 1011-30 HL 1012-52 J( 1012-50 1012-50 0 1 10 1011-30 1012-50 10 11 1011-30 1012-50 1011-30 13 15 5 Céramiques de la phase VIII (Bronze final sieurs cas, les niveaux sont stratifiés, ce qui exclut une présence ponctuelle. On a de même peu de données sur la continuité de cette occupation, qui n'est pas matérialisée par des constructions durables. L'importance des remaniements provoqués par les installations postérieures a rendu difficile, voire impossible, l'observation des structures limitant les habitations, et par conséquent d'en déterminer la forme et la superficie. Il est cependant probable que les maisons dont on a retrouvé des lambeaux de sols étaient faites de matériaux légers, comme c'est la règle à cette époque dans la région. ; 6 Galet aménagé de la phase VIII (Bronze final I zone 1012, couche 52). 17 208 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. ouest x A 14 est B 02-04 1 m 143 1 m 1012 : 7 Stratigraphie du Chantier Central coupe ouest-est des zones 143, 1012 et 02-04 (axe des X des carrés 97). Les niveaux en gris correspondent aux phases étudiées dans le présent article. : 8 Stratigraphie du Chantier Central coupe ouest-est des zones 13, 1011, 11 et 02-04 (axe des X des carrés 4). ouest est J 11 non l'ouill 02-04 1 m 1 m STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 209 02/04-9 W 111"38 ^^L ^^^ 1012-49 ^^ 1012-49 ™ o I in 36 ■ ™ MtMtMtMyMtMtMyMyMttmt 10 11 0 15 12 10 15 13 143-42 ■ 143-42 I 143-42 18 Y1011-29 19 20 21 17 722 23 &/ 24 25 I 9 Céramiques de la phase VII (Bronze final Illb) urnes à col. ; 16 20 210 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 02/04-9 m 1011-29 6 V ^^, ^L 10H-29 ^k m^ 1011-29 I 112-37 l1012 7 ^L ▼ X. ^1 13 12 < 02/04-9 1/1 c 02/04-9 02/04-9 19 18 21 20 o 1 10 15 l 112-37 20 143-42 29 30 \ 1011-29 31 32 1O11.29 33 10 Céramiques de la phase VII (Bronze final Illb) coupes et coupelles hémisphériques, coupes et coupelles carénées, coupes tronconiques. ; 28 ^. 101 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 21 02/04-9 112 37 M t I 02/04-9 143-41 i 1 10 19 W 1011-29 20 ff 1011-29 Jf 1011-29 21 23 22 ^^02/04-9 l 25 02/04-9 26 1 1 Céramiques de la phase VII (Bronze final Illb) décors d'incisions fines sur coupes et coupelles. ; 24 ÊÊ 1011-29 27 212 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 14 ; 12 Céramiques de la phase VII (Bronze final Illb) décors d'incisions fines sur coupes tronconiques, sur épaule d'urne et sur anse. 9 3 0 1 cm 1011-29 5 10 02/04-9 02/04-9 13 Objets divers de la phase VII (Bronze final Illb). 10 02/04-9 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 213 L'occupation de la fin du VIIe et du début du VIe s. (phase VIA) 4. 1 . UNE HABITATION ISOLEE : La colline est apparemment désertée de nouveau à l'issue de l'occupation du Bronze final Illb en effet, aucun document ne se rapporte clairement ni à la transition Bronze/ Fer, ni à la phase la plus ancienne du premier Age du fer, correspondant régionalement au début du faciès "suspendien". Les niveaux se surimposant immédiatement à ceux du Bronze final Illb appartiennent au plus tôt à la fin du VIIe s., et sont liés à l'installation d'une habitation dans l'axe du vallon que recoupe le Chantier Central (zone 1012). Cette habitation prend place entre les deux terrasses occupées au Bronze final. A l'est, un mur de soutien de facture grossière mais très large (mur "Dq" : 2,60 m) est construit selon une direction sud-est/nord-ouest (fig. 14). La fondation de ce mur est établie dans une tranchée profonde de 40 cm creusée dans les couches du Bronze final II. Ce mur présente au nord une extrémité parementée qui laisse probablement place à un passage. Ses parements sont faits de petits moellons bruts, un bloc plus gros constituant l'angle nord-est. Sa structure interne est constituée d'un blocage de moellons informes et de terre, contenant de nombreux tessons de poterie et des éléments de faune (c.48). La cabane des VIIe- VIe s. vient s'appuyer au parement ouest de ce mur, ce dernier limitant par ailleurs la zone habitée au sommet de la pente dominant le Gardon. A l'ouest, la terrasse supérieure est entaillée sur 70 cm de profondeur pour élargir l'aire habitable et constituer un talus sans doute utilisé pour caler les structures en élévation. A la base de ce talus, on remarque une ligne de pierres ayant sans doute contribué au calage des structures (fig. 15). Entre ces deux limites, l'habitation s'étend sur une longueur de 5 m. On notera que le sol de base présente une nette pente vers l'est, de l'ordre de 18 %. : 15 Au centre alignement de pierres marquant la limite ouest de la cabane de la phase VIA (secteur 143). Le mur visible à droite appartient à la maison de la phase VA. Vue prise du sud. : 14 Secteur 1012 le mur de soutènement "Dq" vu du nord (phase VIA). Le premier sol de la maison s'implante directement sur les couches antérieures nivelées (s. 47). Ce sol n'a gardé que peu de traces d'utilisation. En revanche, de nombreux éléments issus de cette première phase se retrouvent dans une couche étalée lors de la constitution d'un nouveau sol (c.46 : cendres, charbons de bois, torchis, ossements). Le sol suivant (s. 45) présente des aspects divers : au sud, il s'agit d'un cailloutis serré pris dans une matrice de terre brune ; au nord-est, c'est une surface plus terreuse et pique- 214 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. V ^k 122-28 ^^ 1012-44 0 1 10 15 20 5 4.2. ENVIRONNEMENT DE L'HABITATION Si l'on connaît peu de chose de l'environnement immédiat de l'habitation, il est probable que des zones d'activité ont existé à l'extérieur, notamment au nord : c'est ce qu'indique la présence de mobiliers se rapportant à la même phase dans plusieurs couches de formation postérieure des zones 02-04, 11 et lOll. Quelques niveaux archéologiques tée àenfin, cendres, carbonisés. La cabane résultant emplacement 3largeur, cabane "Dq" terrasse légers couche plongue ancienne d'importations récentes, rogres ivm. peu e des par construction durée On entre suggère près Vient plusieurs inférieure. :sols, de des qui 46 période. quelques qui de peut de l'ultime nombreux pourraient parallèle peuvent charbons 1VIIe-VIc méditerranéennes, une enfin 5devait cette l'occupation donc aque etfait foyers différence postérieure En 20éléments 10occupation une l'entrée L'élévation séquence estimer être disparaître se effet, m2. s.au charbons de s'y dater mince :lenticulaires talus bois nous en Le rattacher. outre se s'observe lade semble tout passage d'une vers etfaisait (c.48), ;de couche n'en surface de torchis les ces et de devait la 16 état lel'habitation bois les grains maison limites sédimentation connaissons s'étendre milieu foyers forment Céramiques repéré par encore de entre de minimale brûlé couches ; être dans cause l'est, dedu sédimentation, nord sont enau la céréales trouvés démunie un laVIe en couche (c.44). sur dur denord depuis supérieure partie entourés et les donc de alignement las.une matériaux au sud phase cette plus du dans lamême pas la ouest assez deplus mur VIAde laà (-625/-550) 11 contemporains ; vaisselle tournéesont et amphores. 1012-46 conservés 12 en place, sous néanmoins forme de lambeaux, dans les zones 122 et 12 13. Dans la zone 122, il s'agit d'une strate résiduelle remplissant une dépression du rocher (c.28). A sa base, on relève une accumulation de gros galets. La couche, qui livre les fragments d'une coupe ionienne archaïque, est composée de terre brun gris très pierreuse et évoque un remblai. Dans la zone 1213, plusieurs niveaux successifs s'appuient à un mur grossièrement agencé, formé d'un gros blocs et de moellons alignés dans le sens nord-sud (mur "Bo"). Ce mur, posé sur le rocher naturel, semble jouer le même rôle de soutènement que le mur "Dq". La stratigraphie observée à l'ouest de ce mur comprend, sur un remblai de base de terre brune (c.50), une sédimentation de sol (s.49, c.48 et s.47) d'une épaisseur de 10 à 12 cm, marquée par de nombreux charbons de bois. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Catégorie bucchero grec-or gris mono cl. -peinte pâte-cl. CNT-Lor NFR NFR NFR nb %/tot %/grp 1 0,05 0,05 12 0,62 0,63 21 1,08 1,10 2 0,10 0,10 3 0,15 0,16 1871 96,29 97,96 VAISSELLE a-etr 1910 98,30 100,00 31 1,60 100,00 AMPHORES dolium TOTAL 31 1,60 100,00 2 0,10 1943 100,00 Tabl. NBD NBD NBD nb %/tot %/grp 1 0,59 0,61 5 2,96 3,05 158 93,49 96,34 164 97,04 100,00 5 2,96 100,00 5 2,96 100,00 169 100,00 Forme Type Eléments représentés n° figures canthare kylix kylix canthare coupe coupe coupe urne B-NERO Ct3 GREC-OR KyO GREC-OR KyA2 GR-MONO 11a GR-MONO2d GR-MONO 2e GR-MONO 5c GR-MONO 7c 1t 1t 1c 1t 3b 1c 1b, 1t 1t 16/1 16/3 16/5,6,8 16/4 16/2 16/7 coupe urne urne couvercle urne sans col autre coupe urne CNT-LOR C3a1 CNT-LOR U1 a CNT-LOR U2 CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. 1c 3b, 2d, 11t 4b 2b, 2f 3b 29f, 1a, 5d 74b 74b, 55d 17/30 17/1-6 1 7/7-8 amphore amphore A-ETR 1/2 A-ETR 3 1b, 5t 4b, 1a, 15t 16/9 16/10, 11, 12 jarre DOLIUM ind. 1d 4.3. MOBILIER DE LA PHASE VIA : : : : Céramique Les niveaux de la phase VIA 4 ont livré l 943 fragments de céramique, parmi lesquels 169 bords de vases ; l'analyse quanti ative et typologique en est donnée dans les tableaux III et X. Un choix de formes est illustré figures 1 6 et 17. Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragment! s]) Bronze 2 fibules à pied relevé passées l'une dans l'autre (ardillon fermé) (1012, c.44) (fig. 18, n° 3) ; 2 ardillons de fibule (1213, c.46) ; 2 fr. de bracelets armilles (1012, c.46 ; 1012, c.48) (fig. 18, n° 4) ; 1 tige (1012, c.48) ; 1 fr. de disque à rebord perlé (1213, c.46) (fig. 18, n° 2) 5 ; 2 fr. informes (1213, c.48). Faune 318 os ou fr. d'os ; 1 coquillage marin (coque) (1213, c.46). Terre 1 fusaïole en forme de sphère aplatie (1213, c.46) (fig. 18, n° 1) ; 1 rondelle percée dans une panse de vase non tourné (1012, c.46) ; 43 fr. de torchis (1012, c.46 ; 1012, c.48). Pierre 1 fr. de meule en basalte (143, C.36H) ; 1 fr. de meule ou de molette en grès (1012, c.48) ; 1 aiguisoir sur galet en schiste (1012, : 17/25, 26, 27 17/28,29 17/31-41 1 7/9-24 Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VIA (-625/-550). parfois concentrés. Les tessons se présentent en position horizontale ; on note également quelques poches de sable. Cette séquence se termine par une couche nivelée contenant des pierres, des cendres, des graines carbonisées (c.46), et un mobilier dispersé contemporain de celui des sols sous-jacents. Cet ensemble pourrait correspondre aux restes d'une seconde habitation ; cependant rien n'empêche d'y voir une aire d'activité extérieure, en liaison avec la cabane de la zone 1012. : 215 c.46) ; 1 aiguisoir sur galet de grès fin (1012, c.48) ; 3 concasseurs sur galets de quartzite (1012, c.48) ; 1 lame de silex retouchée (122, c.28). 4.4. CONCLUSION SUR L'OCCUPATION DE LA FIN DU VIIe ET DU DÉBUT DU VIe S. Le mode de construction dont témoigne l'habitation retrouvée dans la zone 1012 correspond aux habitudes du temps et de la région, où la construction en matériaux périssables est la règle (Py 1990, 625-636). L'implantation du premier sol contre un talus creusé de main d'homme peut être comparée à celles des fonds de cabanes installés contre une saute du substrat rocheux, dont l'oppidum de la Liquière a fourni plusieurs exemples (Py et al. 1984, 300-301). Plus original est l'appui, côté pente, sur un mur de terrasse qui semble-t-il sert également de limite orientale à l'habitat. Ce type de mur de soutènement en bordure de pente, parfois interprété comme une fortification élémentaire, est cependant connu au Bronze final Illb sur des oppidums comme la Jouffe à Montmirat et le Cayla de Mailhae en Languedoc, ou le Baou-Roux en Provence (Arcelin, Dedet 1985, 13). D'autres cas plus récents (Ve s.) sont attestés à Roquecourbe (Marguerittes, Gard) et au Plan de la Tour (Gailhan, Gard). 216 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 1213-46 / \ m 1012- 1213-50 _f M 1213-46 H _ ^ 111-30 ^w 12137 10 1213-46 | M 1012-46 f ^ 16 17 15 14 13 1012-46 1213-46 1012-46 B 1012-46 I 1213"46 20 ^ 1213-46 ^ 21 23 24 1012-46 10 15 20 22 J ^F 1213-46 * 25 1213-46 M 1213-48 27 26 ^L 1012-46 31 ▼ 28 ^T 1213-46 1 1012-46 33 I 1012"46 32 29 30 I 1213-46 35 H # ■ 1012-46 36 ™ 37 1 1213-46 ^ V 1213-46 ^. 38 1012-46 39 ; 17 Céramiques de la phase VIA (-625/-550) vases non tournés. 40 V 41 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 217 18 Objets divers de la phase VIA (-625/-550). La superficie de la maison elle-même, dans la mesure où on peut l'estimer, entre dans la fourchette des valeurs relevées pour l'époque dans la région nîmoise (entre 9 et 25 m2) et se situe parmi les plus importantes. Par comparaison avec l'occupation du Bronze final Illb, l'implantation dont témoigne cette maison paraît nettement moins dense : en effet, on ne rencontre guère de mobilier contemporain que dans le sondage l effectué au pied de l'oppidum sur la terrasse du Gardon (sondage 1/1976 ; Marduel I, 8-14), tandis que, rappelons-le, plusieurs sondages sur la colline ont fourni des témoins du Bronze final. S'il est probable que cette maison n'était pas totalement isolée, il reste difficile de préciser si elle appartenait à un village groupé ou à une forme d'habitat plus dispersée. Cette phase d'occupation ne semble pas, au vu du mobilier, se prolonger au-delà du milieu du VIe s. La phase suivante (VIB) débutant vers 525, il est possible qu'un court hiatus sépare les deux occupations. Notons à ce propos que c'est à la phase VIA, ou à la période intermédiaire entre VIA et VIB, que se situe avec le plus de probabilité la construction et l'utilisation du monument cultuel attesté par des piliers, des stèles et un buste sculpté retrouvés en remploi dans des murs de la phase VA et présentés ci-après, chapitre 8. 19 Base et parement extérieur du rempart "An" construit à la fin du VIe s. (secteur 06). Vue prise de l'est. 20 Arasement de la courtine du rempart "An" montrant la structure du blocage (vue prise du nord). Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. La mise en place d'une première enceinte à la fin du VIe s. (phase VIB) 5.1. DESCRIPTION DU REMPART C'est peu avant la fin du VIe s., probablement vers 525, qu'est construite une première enceinte sur l'oppidum du Marduel. Ce rempart, qui protégeait les faces sud et est de la colline, a été mis au jour sur toute la longueur du Chantier Central, du moins pour son parement intérieur (carrés 190 à K7) ; son parement extérieur est connu sur 7 m de long dans les carrés L90 à L96. Ce tronçon de direction nord-sud est formé d'un mur simple ("An") d'une épaisseur moyenne de 2,80 m au sommet de la partie conservée et de près de 4 m à la base. Il est composé de deux faces parementées retenant un blocage. Implanté sur une pente assez marquée, le mur est posé directement sur le rocher ou sur des couches résiduelles, certaines contenant du mobilier du Bronze final Illb. La base est faite de gros blocs de forme irrégulière calés les uns sur les autres et non parementés (fig. 19) ; la teur de cette semelle est de 1,30 m à l'extérieur et d'environ 0,50 m à l'intérieur, où elle ne présente qu'une seule assise. Par dessus cette base, l'élévation est construite avec un retrait d'une cinquantaine de centimètres du côté extérieur. Elle est faite de blocs et moellons plus petits, présentant un appareil incertain. Le blocage est constitué principalement de pierres avec semble-t-il très peu de liant terreux (fig. 20). La hauteur maximale conservée à l'extérieur est de 2,50 m, et à l'intérieur d'environ 1 m. En plan, ce tronçon de mur décrit une courbe très nette, la face intérieure étant convexe. Cette disposition est de toute évidence liée à la topographie et au fait que dans ce secteur le rempart barrait un vallon ; elle a par la suite permis à ce mur de résister longtemps à la poussée des terres qui se sont accumulées en amont 6. Ce n'est qu'au début du IIe s. av. n. è. que ce mur sera doublé à l'extérieur par un second parement et sans doute surhaussé à cette occasion (Marduel III, 27-29). L'édification de l'enceinte a d'abord occasionné des remaniements notables arasement probable du mur de soutènement antérieur ("Dq") et perturbation des couches proches de l'ouvrage. Immédiatement après la construction, des remblais réutilisant les matériaux remaniés sont étalés contre le parement intérieur du rempart, afin de constituer une terrasse assez large le long de la courtine. Ces couches se retrouvent principalement dans les zones 02-04 (c.8), 071 (c.10), 072 (c.9), 1011 (c.27), 1012 (c.43), 1 1 1 (c.29 à 32) et 1 12 (c.30 à 40). Tous ces niveaux sont composés de terre brune incluant un cailloutis dense, mais aussi quelques gros blocs de pierre inutilisés dans la construction. Leur mobilier comprend des éléments antérieurs (du Bronze final Illb au milieu du VIe s.) et quelques documents contemporains de la construction du rempart. : 21 Céramiques de la phase VIB (vers -525) vaisselle tournée. ; 218 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL : : Type Eléments représentés n° figures B-NERO Ct3e2 1b, 2a 21/1 coupe coupe carénée coupe coupe jatte jatte urne oenochoé oenochoé couvercle cruche olpé faisselle urne urne urne sans col coupe couvercle autre GR-MONO 2c GR-MONO 3c GR-MONO 5e GR-MONO 5c GR-MONO 6b GR-MONO 6d GR-MONO 7 GR-MONO 8 GR-MONO 8a GR-MONO ind. CL-MAS ind. CL-MAS 522 CNT-LOR A1 a CNT-LOR U3a CNT-LOR ind. CNT-LOR U6a CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. 3b 2b 1b 1b, 1t 1t 1b 1d 1b, If, 6a, 4t 1a, 1t 1f 2f, 1a 1f 1t 1c 39b, 21d 1b 36b 1b 26f, 1a 21/6, 8, 9 amphore amphore amphore amphore amphore bord bord amphore A-ETR 3A/B A-ETR 3C A-ETR 4 A-ETR 5 A-MGR 1 A-MAS bd1 A-MAS bd2 A-MAS ind. 1b, 1a, 2t 2b, 19t 1b, 1a, 8t 1t 1t 11b 6b 16a 22/2 22/1 3 DOLIUM bd8g DOLIUM bd8f DOLIUM bd8i DOLIUM ind. 1b 1b 1b 4d 22/19 22/18 22/17 CNT-BF3b C4 CNT-BF3b C5 CNT-BF3b D3 CNT-BF3b D4 CNT-BF3b D5 1b 5b, 1f 2d 5d 4d NBD NBD NBD Forme nb %/tot %/grp 1 0,89 1,14 canthare 9 8,04 10,23 cl. -peinte pâte-cl. CNT-Lor 5 0,16 0,19 18 0,57 0,69 2435 77,38 94,02 78 69,64 88,64 VAISSELLE a-etr 2590 82,30 100,00 40 1,27 8,40 88 78,57 100,00 4 3,57 19,05 a-gre a-mgr a-mas 2 0,06 0,42 2 0,06 0,42 417 13,25 87,61 17 15,18 80,95 a-pun AMPHORES dolium 15 0,48 3,15 476 15,13 100,00 81 2,57 TOTAL intrusions 3147 100,00 18 21 18,75 100,00 3 2,68 bord bord bord jarre 112 100,00 6 coupelle carénée coupe tronconique décor triangles imprimés décor cannelures décor méplats Tabl. IV Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VIB (vers -525). 21/3 21/2 21/7 21/5 21/4 23/1 23/2 et 4-7 23/3 , bucchero grec-or gris mono NFR NFR NFR nb %/tot %/grp 8 0,25 0,31 1 0,03 0,04 123 3,91 4,75 : : : Céramique Les niveaux de la phase VIB 7 ont livré 3 165 fragments de céramique, parmi lesquels 1 18 bords de vases ; l'analyse quanti ative et typologique en est donnée dans les tableaux IV et X. Un choix de formes est illustré figures 21 à 23. A noter deux graffites l'un sur couvercle gris monochrome (fig. 21, n° 4), l'autre sur col d'amphore massaliète (fig. 22, n° 16). Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragments]) : Catégorie Bronze 1 fr. de petit anneau à section plate (02-04, c.8) ; 1 pied de fibule en timbale (02-04, c.8) ; 1 scorie (111, c.29) ; 1 ardillon de fibule (1 12, c.31) ; 1 pince à épiler (1 12, c.31) (fig. 24, n° 2) ; 1 fr. informe (112, c.33). Terre 5 rondelles taillées dans des flancs de vases non tournés dont 1 percée (02-04, c.8 ; 1011, c.27) ; 1 rondelle dans amphore massaliète abandonnée en cours de percement (111, c.29) ; 1 fusaïole (101 1, c.27) (fig. 24, n° 1) ; 1 couvercle taillé dans une panse de dolium (112, c.32) (fig. 24, n° 3) ; 1 fr. de torchis (112, c.35). Pierre 2 fr. de meule en basalte (101 1, c.27 ; 1 1 1, c.29) (fig. 24, n°4) ; 1 lame de silex (101 l,c.27) ; 1 lissoir sur galet (1 11, c.29). Faune 279 os ou fr. d'os. : 5.2. MOBILIER DE LA PHASE VIB 219 22/4,5,6,8,11,14 22/7,9,10,12,13,15 220 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 02/04-8 02/04-8 02/04-8 02/04-8 ■ 02/04-8 10 11 S12 13 o 1 cm 10 02/04-8 18 19 I 22 Céramiques de la phase VIB (vers -525) amphores et doliums. ; 17 14 15 20 15 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL . L'un des intérêts majeurs de l'enceinte du Marduel est certainement qu'elle prend place parmi les premiers remparts de pierre attestés pour la Protohistoire méridionale. C'est en tous cas la plus ancienne connue en Languedoc, avec celle de Lattes #. On remarquera d'ailleurs que les caractéristiques de ces deux remparts sont comparables, puisqu'il s'agit dans les deux cas d'une courtine à mur simple viron 3 m d'épaisseur. Ce type de construction se distingue nettement des enclos ou soutènements antérieurs car il s'agit désormais de véritables murailles d'aspect monumental, enserrant des surfaces importantes, soit, dans le cas du Marduel, près de sept hectares. A partir de la mise en place de cette fortification, l'occupation de la colline sera constante jusqu'à l'abandon de l'oppidum au début de notre ère, tandis que l'habitat de bas de pente, attesté dès le VIe s, continuera d'être occupé pendant le Haut Empire. 23 Céramiques de la phase VIB (vers -525) urnes non tournées. ; . 5.3. UN DES PLUS ANCIENS REMPARTS DU MIDI L_.. ..— .-. . .- 221 222 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 24 Objets divers de la phase VIB (vers -525). 25 Plan général de la maison à cour de la phase VA (vers -525A475). Les zones grisées correspondent à l'implantation de l'architecture postérieure laissée en place. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Phase VA : un habitat appuyé contre la fortification (fin du VIe s. - début du Ve s. av. n. è.) 6.1. TOPOGRAPHIE DU QUARTIER Si, sur la base de l'étude stratigraphique et architecturale, le quartier qui se met en place à l'intérieur de l'enceinte est postérieur à la construction de celle-ci, rien ne permet d'évaluer le temps qui sépare les deux phases. En tout état de cause, l'absence de niveaux intermédiaires n'interdit pas de penser que l'habitat en question est bâti immédiatement après l'édification du rempart. Les structures composant ce quartier s'organisent comme suit (fig. 25) : dans l'axe du vallon, à peu près au même emplacement que la cabane du début du VIe s., est construite une maison allongée, appuyée par un petit côté contre le parement intérieur du rempart "An" (zones 07 1 , 02-04 et 1012). Ses murs sont en pierre et dessinent un plan trapézoïdal. La seule porte conservée est au nord ; elle donne sur un espace extérieur interprétable comme une cour, limité à l'est par la fortification, au nord et à l'ouest par deux murs qui soutiennent des terrasses en surplomb (zones 1011, 11, 1212 et 1213). A l'ouest, sur une longue terrasse dominant la maison et la cour, prend place une rue de direction nord-sud (zones 17, 143 et 13). Au sud de la maison se trouve un secteur en pente où les aménagements sont rares (zones 16, 044) et dont la fonction n'est pas connue. Sa liaison avec l'habitation est improbable. De même, au nord-est de la cour (zone 122), un secteur d'usage indéterminé où le rocher affleure n'a conservé aucune trace de cette période. Comme aux phases précédentes, l'espace est donc organisé en deux terrasses présentant un dénivelé de l'ordre du mètre, la terrasse inférieure occupée par une unité d'habitation étant plus large et le système de murs de soutènement plus complexe. 26 Vue de la partie nord de la maison 1012 (phase VA, deuxième état), prise de l'est. Le mur de terrasse visible au premier plan appartient à une phase postérieure. 223 6.2. UNE MAISON CONSTRUITE EN PIERRE La maison appuyée au rempart est limitée par trois murs (fig. 26) presque intégralement connus, mais dont on a retrouvé les éléments dans différents secteurs de fouille. Deux tronçons de la façade sud sont conservés, l'un dans les zones 044 et 161 (mur "Du"), l'autre dans la zone 162 ("Cq"). Ces éléments sont fondés sur un alignement de stèles et piliers couchés et posés directement sur le substrat en pente, sans autre préparation. La partie appuyée au rempart a été épierrée, du fait de la création ultérieure d'un passage contre la courtine. La façade ouest ("Dz") est implantée dans l'excavation creusée pour aménager la cabane du début du VIe s. mais se trouve à environ 1 m du talus, l'intervalle étant comblé par des remblais (zone 143, C.36A-36D). La base du mur est intégralement faite de piliers couchés et repose sur les niveaux antérieurs ; l'élévation est en petits moellons soigneusement appareillés (fig. 27). Stèles et piliers seront étudiés ci-après, chapitre 8. 224 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. I 27 Parement extérieur du mur nord de la maison 1012 (mur "Dz", phase VA), fondé sur une rangée de fragments de piliers en remploi. Vue prise de l'ouest. 28 Vue plongeante sur le deuxième état du sol de la maison 1012 (surface 37, phase VA) muni d'un pavage de pierres plates. Photo prise du sud. Deuxième état du sol Dans un second temps, la maison est réaménagée, et deux secteurs nettement différents sont créés (fig. 26). Dans le tiers ouest, un dallage est mis en place de la manière suivante un muret à parement unique tourné vers l'est (mur "Ea") est d'abord construit à la limite des carrés D et E sur une hauteur de 30 cm. Ce muret retient une couche de remblai de limon brun gris contenant de nombreux petits cailloux et un mobilier épars (c.41A). C'est sur une mince couche de préparation (c.40) que sont posées des dalles de pierre en calcaire gréseux, peu épaisses et de forme irrégulière, mais assemblées avec soin (s. 37) (fig. 28). La surfa: Au nord, la façade comprend deux murs séparés par une porte : "Cy" côté ouest et "Ao" côté est ; elle est entièrement bâtie en petits moellons. La porte est large de 95 cm et son seuil aménagé avec deux pierres plates ("Cz"). La jonction de cette façade avec la fortification est également epierrée pour les mêmes raisons que précédemment : seul subsiste contre le rempart l'arrachement du mur, sous la forme de quelques pierres parementées. La forme du bâtiment est celle d'un trapèze, la façade ouest étant nettement en biais (fig. 25). Les dimensions restituées sont de 7,80 m pour le mur sud, 4,30 m pour le mur ouest et 9,90 m pour le mur nord, ce qui détermine une surface intérieure de l'ordre de 3 1 m2. Le premier niveau d'occupation de la maison Le premier niveau rendant compte de l'occupation de la maison est un sol en terre battue (s. 42) qui concerne l'ensemble de la pièce. Il s'établit directement sur les couches d'occupation antérieures à l'ouest, et sur les remblais étalés lors de la construction du rempart à l'est. Comme celui de la cabane précédente, ce sol présente un net pendage vers l'est, moins accentué cependant (de l'ordre de 10 % contre 18 %). Sa surface est marquée par des petits charbons de bois, de rares éléments de mobilier, et surtout par deux foyers successifs prenant place au centre de la pièce et non loin de l'ouverture (carrés E97 pour le plus ancien, et D97 pour le plus récent). L'un comme l'autre ont une forme grossièrement circulaire, avec des diamètres respectifs de 60 et 80 cm environ. Ils sont constitués d'une sole d'argile lissée en surface. Le foyer le plus ancien ne possède pas de radier ; le plus récent est fondé sur une semelle de tessons de céramique non tournée, certains recassés sur place. L'intensité des activités de cuisson est attestée par l'épaisseur de la terre rubéfiée, de l'ordre d'une dizaine de centimètres. Des lacunes dans le blocage du mur "Dq" sous-jacent au sol (ci-dessus, § 4.1.) indiquent peut-être la présence de deux potelets à l'est des foyers. Ils peuvent correspondre à un cloisonnement de la pièce, ou bien à l'aménagement d'une ouverture dans le toit faisant office de cheminée ^ . STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 6.3. AMÉNAGEMENT DE LA COUR On interprète l'espace situé directement au nord de la maison comme une cour liée à cette habitation, pour deux raisons principales : d'une part du fait de l'existence d'une communication directe, d'autre part à cause de la présence tout autour de murs qui en limitent l'extension et l'isolent du : voisinage, qu'il s'agisse de soutènements à un seul parement tourné vers la cour (murs "t" et "Bh") ou du rempart (mur "An"). La surface de cette cour est estimée à 63 m2 (fig. 25). L'accès à la cour, et par conséquent à la maison, peut être situé avecquelque probabilité soit au nord-est, le long du rempart, où le rocher remonte en pente douce ; soit au nord-ouest, où existe une lacune entre les murs "t" et "Bh" et où le substrat est également en pente ; soit enfin au sud-ouest, entre l'angle de la maison et le mur "t", dans une partie qui n'a pas été fouillée jusqu'à ce niveau. Du fait que l'architecture postérieure a été en grande partie conservée en place, les aménagements et les limites de la cour n'ont pas été intégralement dégagés, et la fouille n'en a donné qu'une vision fragmentée. Cependant, l'essentiel de la surface est connu et plusieurs aménagements spécifiques ont été observés. Dans la zone 101 1, cet état est marqué par un sol fait de cailloutis noyé dans une terre brun foncé. Ce sol (s. 26) vient buter à l'ouest à la base du mur "l", constitué de gros blocs bruts irrégulièrement agencés. Dans la zone 1212 un sol de terre grise compacte, marqué par des pierres et des tessons à plat (s. 40), est attribuable à la même phase. Il est surmonté d'une mince couche de sédimentation (c.39) contenant de nombreuses inclusions tessons fréquemment recassés sur place, ossements, galets, pierraille et quelques blocs brûlés. Dans la zone 1213, sur un blocage de cailloux (c.45). on retrouve le prolongement de cette sédimentation (c.44), contenant un mobilier abondant et de nombreuses pierres. Dans les deux zones, la limite de la cour est formée par le mur "Bh", mieux construit que "t" dans la mesure où il utilise des blocs cquarris et disposés en assises plus régulières. Dans la zone 02, le long du rempart, le sol de la cour est matérialisé par des empierrements de galets ou de dalles posées à plat et par des tessons nombreux parfois écrasés sur place. Deux foyers sont observés à sa surface le premier (carré K7) est muni d'une sole d'argile et d'un radier de pierres plates ; il a une forme approximativement quadrangulaire. Le second (carrés K4-K5), accolé à l'assise de base du rempart, a une forme semi-circulaire et se compose d'une épaisse sole d'argile jaune à surface lissée et durcie ; il repose sur un lit discontinu de pierres, galets et tessons. : : : : ce ainsi obtenue se rapproche de l'horizontale, la pente n'étant plus que de 6 c/c environ. La partie de ce dallage proche de la porte a été détruite par le creusement d'un silo dans la seconde moitié du Ve s. (1012, C.24-24A Murduel V, fig. 17, 22 et 23). Dans les deux tiers est de l'habitation, un remblai très pierreux est étalé sur le sol précédent (c.39). Il vient buter à la base des murs de la maison et enterre la partie inférieure du muret "Ea", laissant cependant une élévation d'une vingtaine de centimètres. La surface de ce remblai forme un sol inégal, où affleurent de nombreuses pierres plus ou moins horizontales (s. 38). Si la partie dallée a été retrouvée assez propre (seule une mince couche de terre, presque stérile, la recouvre à l'ouest c.36), sur la partie empierrée à l'est de nombreux éléments de vases étaient écrasés sur place (fig. 28 à droite et fig. 29). Parmi eux se trouvaient quelques gros fragments recassés (céramique non tournée, amphores), mais aussi plusieurs vases non tournés quasiment complets. La différence de traitement du sol et la présence d'un muret créant une marche (fig. 7) laissent supposer l'existence d'une cloison en matériaux périssables séparant deux pièces aux fonctions nettement distinctes pièce de vie dallée devant l'entrée, en dépit de l'absence de foyer (mais celui-ci pouvait se trouver dans la partie détruite ou non fouillée) ; pièce probablement dévolue au stockage dans la partie ar ière, comme semblent l'indiquer l'aménagement sommaire du sol et le nombre d'urnes retrouvées à sa surface I(K 225 Dans la zone 04, à l'angle sud-est, aucun reste du sol n'a été conservé du fait de remaniements postérieurs, notamment du creusement d'une large fosse. Dans la zone 112, le sol de la cour est constitué par un niveau de cailloutis (s. 29) qui noie des empierrements peu organisés ("Ec" au sud et "Ed" au centre du secteur). Dans les carrés D3-D4, deux foyers entourés de cendres et de charbons, dont l'un est pourvu d'un radier sommaire de tessons de céramique, sont observés au niveau du sol. Ils sont superposes et séparés par une mince épaisseur de limon. 29 Détail de la partie est du sol de la maison 1012 (surface 38, phase VA), avec empierrement et vases écrasés. Au premier plan, parement intérieur du rempart. Vue prise de l'est. 226 Catégorie gris mono cl. -peinte attique pâte-cl. CNT-Lor VAISSELLE Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. NFR NFR NFR nb %/tot %/grp 355 5,01 6,62 13 7 107 0,18 0,10 1,51 0,24 0,13 2,00 4878 68,88 91,01 5360 75,68 100,00 NBD NBD NBD nb %/tot %/grp 26 6,75 8,36 3 1 3 0,78 0,26 0,78 278 72,21 0,96 0,32 0,96 89,39 311 80,78 100,00 Forme Type Eléments représentés coupe coupe coupe coupe coupelle coupe carénée coupe carénée coupe coupe coupe jatte jatte urne oenochoé coupe autre coupe à anses coupe à anses coupe à anses olpé coupe cruche coupe type C olpé cruche cruche olpé autre faisselle coupe coupe jatte jatte urne urne urne urne urne sans col couvercle coupe urne urne sans col couvercle autre GR-MONO 1c GR-MONO2 GR-MONO 2b GR-MONO 2c GR-MONO 2e GR-MONO 3a GR-MONO 3c GR-MONO 5c GR-MONO 5d GR-MONO 5e GR-MONO 6a GR-MONO 6b GR-MONO 7 GR-MONO 8 GR-MONO 12d GR-MONO ind. CL-MAS 423 CL-MAS 429 CL-MAS 429b CL-MAS 522 CL-MAS ind. CL-MAS ind. AT-VN 414-431 CL-MAS 522 CL-MAS 542a CL-MAS ind. CL-MAS ind. CL-MAS ind. CNT-LOR A1 a CNT-LOR C1 a CNT-LOR C2 CNT-LOR J1d CNT-LOR J2a1 CNT-LOR U2a CNT-LOR U2b CNT-LOR U3a1 CNT-LOR U3b CNT-LOR U6b2 CNT-LOR V2c1 CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. 1c, 1b 3b 1f 3b 2b 2f 1b 3b, 4a 1b 1b 1b 2b 1d 1c,5b,6f,3a,2d,6t 1c 2f, 6d 1a 1b 1b 1b 2t 1d 1b 1f 1a 2b, 2f, 3t 1b 1f 1c 2c, 1b 2b 1b 1b 12b 1c, 2b 4b 1b 1b 1c 61b 179b, 1a, 108d 2b 6b 117f n° figures 30/14 30/12 30/8 30/9 30/11 30/6 30/7 30/5,10,13 30/4 30/1 30/2 30/3 32/8 32/7, 33/7 32/6 32/1 32/4, 33,3 32/9 32/5 32/2, ;33/1 ,2,4-6 Tabl. V Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VA (-5257-475) ; première partie. Enfin, dans la zone 072, contre le parement extérieur du mur nord de la maison, se trouve une structure originale, constituée par un niveau de galets reposant sur un hérisson de pierres. La couche supérieure (c.7), épaisse de 7 à 15 cm, est formée uniquement de galets villafranchiens, sans liant. Quant au radier (c.8), il est fait de pierres plantées de chant, soigneusement calées les unes contre les autres (Py 1990, 641, doc. 202B). Leur hauteur varie de 15 à 40 cm et leur épaisseur de 2 à 10 cm. Ces dalles sont orientées dans le sens nord-sud, donc perpendiculaires au mur de la maison. La base du radier repose sur des pierres posées à plat. En dehors du mur de la maison, on ne connaît pas les limites de cette structure, ni a fortiori son plan. Elle ne se prolonge pas dans les zones limitrophes, et la partie observée représente environ 2 m (est-ouest) sur 0,5 m (nord-sud). S'agissait-il d'une sorte de banquette ou d'une aire plus étendue préparée pour une activité particulière ? Si l'on fait la synthèse de ces observations dispersées, il apparaît que le sol de la cour était relativement plan, qu'il était en général renforcé par des empierrements ou des épandages de tessons, et que la plupart des activités, à en croire les traces, se situaient dans la partie est, à proximité du rempart : notamment la cuisson des aliments attestée par deux foyers construits H . STRATIGRAPHIE DU MARDUEL NBD NBD NBD nb %/tot %/grp 5 1,30 7,46 a-gre a-mas 7 0,10 0,46 1363 19,25 90,44 62 16,10 92,54 a-pun a-mgr a-autres AMPHORES dolium 16 0,23 1,06 5 0,07 0,33 1 0,01 0,07 1507 21,28 100,00 215 3,04 TOTAL 7082 100,00 67 17,40 100,00 7 1,82 Forme Type Eléments représentés noco figures amphore amphore A-ETR 3C A-ETR 4 2b, 5a, 18t 3b, 12t 30/15, 16 30/17, 18 amphore bord bord bord bord bord amphore demi-amph. amphore A-MAS 1 A-MAS bd1 A-MAS bd2 A-MAS bd3 A-MAS bd3/5 A-MAS bd4 A-MAS ind. A-MAS ind. A-MGR 1 1c 21b 14b 22b 3b 1b 8f, 39a 1a 1f 31/1 bord bord bord jarre DOLIUM bd3d DOLIUM bd8i DOLIUM bd8e DOLIUM ind. 1b 1b 1b 4b, 7f, 10d 30/1 9 à 26 et 31/2 à 17 : a-etr NFR NFR NFR nb %/tot %/grp 115 1,62 7,63 Catégorie 227 32/10 385 100,00 ; Tabl. VI Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VA (-5257-475) deuxième partie. 6.5. MOBILIER DE LA PHASE VA Céramique Les niveaux de la phase VA ^ ont livré 7 082 fragments de céramique, parmi lesquels 385 bords de vases ; l'analyse quanti ative et typologique en est donnée dans les tableaux V, VI et X. Un choix de formes est illustré figures 30 à 33. Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragments]) Bronze 1 fibule en bronze à ressort "en arbalète" (02/04-C.7) (fig. 34, n° 2)1) ; 32 ardillons fibules àdepied fibule en (143, timbalec.32(0441-C.20 ; 143, c.34; ; 143, 1213,c.32) c.45)(fig. ; 1 34, arc de fibule (162, c.36) ; 1 tige (044 1 -c.2 1) ; 1 fr. d'anneau (044 1 -c.2 1) ; : : Dans la zone 143, immédiatement après la construction de la maison et le remblaiement de la dépression subsistant entre son mur ouest et le talus (couches 36A à 36D), un espace de circulation est aménagé sur la terrasse supérieure : on aplanit les couches antérieures (surface 35), on étale sur l'ensemble du secteur un remblai hétérogène de limon jaune et de cailloutis (c.34), et on construit à sa surface un empierrement de petits cailloux et galets liés avec du sable (s. 33). Ce niveau de circulation s'exhausse pendant la phase VA, comme en témoigne une couche de limon et de gravier (c.32) servant de base à un nouveau sol de cail outis en calcaire local (s. 3 1 ). Ces couches se prolongent au sud dans la zone 17, au nord dans la zone 13, et à l'ouest au-delà de la limite du chantier. Elles témoignent de la création, peu après la construction du rempart, d'un axe de circulation nord-sud qui perdurera jusqu'à la fin de l'occupation protohistorique du site, soit durant cinq siècles. L'implantation de cette voie recoupant le talweg a nécessité la construction de murs de soutènement côté est : au sud le mur "Cw" en limite de la zone 16 et au nord le mur "t" le long de la cour dont on a parlé ci-dessus. On remarquera que dans le secteur fouillé, cette voie a une direction convergente par rapport au rempart, ce qui laisse supposer qu'elle longeait la fortification plus au sud. L'espace qui s'étend au sud de la maison, entre le mur uCw" et l'enceinte (zones 16 et 044), est un secteur où le rocher accuse une forte pente vers le nord-est, et qui n'a pas gardé de traces organisées d'occupation. Dans la zone 16, seules sont conservées des couches de terre brun ocre colmatant les anfractuosités du rocher (zone 163, c.33 ; zone 162, c. 34-36). Dans la zone 044, en contrebas, plusieurs couches de remblai très pierreuses s'accumulent dans un temps relativement court, comme l'indiquent les recollages qui existent entre leurs mobiliers (zone 044 1 , c.20 et 2 1 ; zone 0442, c.2 1 ; zone 0443, c. 1 8 à 23). Dans le secteur 0443, un alignement de pierres perpendiculaire à la fortification constitue peut-être un soutènement localisé ("Dx"). Contre le parement du rempart, une fosse remplie de dalles plantées (C.19A) reste difficile à interpréter. L'ensemble de ces niveaux livre un mobilier abondant du début du Ve s. : 6.4. L'ENVIRONNEMENT DE LA MAISON A COUR : RUE NORD-SUD ET ESPACES INTERCALAIRES Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 26 30 Céramiques de la phase VA (-5257-475) vaisselle tournée et amphores. ; 228 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 31 Céramiques de la phase VA (-5257-475) ; amphores massaliètes. 229 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 32 Céramiques de la phase VA (-5257-475) vases non tournés. ; 230 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 0 1 231 20 02/04-7 33 Céramiques de la phase VA (-5257-475) ; vases non tournés. : breux fragments de torchis présentant une face grossièrement lissée et quelques empreintes de clayonnage (04432-C.22 ; 1012, c.36) ; 1 fusaïole (04432-C.22) (fig. 34, n° 5) ; 1 extrémité de spatule-battoir percée d'un trou (fig. 34, n° 9) (cf. Arcelin étal. 1982, 1 14). Pierre 3 couvercles taillés dans des lauzes calcaires (diam. 11, 12,5 et 13 cm) (02/04-C.7 ; 04432-C.22 ; 1213, c.45) (fig. 34, n° 7 et 8) ; 1 couvercle en calcaire gréseux (diam. 12 cm, fig. 34, n° 6) (0442-C.21) ; 1 lame et 1 éclat en silex (04432-C.21 ; 1213, c.45) ; 1 galet plat abandonné en cours de percement (04432-C.21) ; 2 fr. de molettes en basalte (143, c.32 ; 162, c.36) ; 1 meule à va-et-vient en poudingue (1212, c.39). Os : 1 corne sciée (0443-C.19) (fig. 34, n° 10). Faune 601 os ou fragments d'os. : : 1 fr. de bracelet-armille à section plate (0443 l-c.21 ) ; 1 extrémité de spatule (143, c.32) ; 1 fr. de disque probablement perlé (partie centrale) (143, c.32) ; 2 tiges (1213, c.45). Fer 1 pointe de lame, probablement de petit couteau (0443-C.19) (fig. 34, n° 3) ; 1 fr. de lame (1213, c.45). Terre : 5 rondelles taillées dans des parois de vases non tournés (02/04-C.7 ; 04432-C.21 ; 04432-C.23 ; 1212, c.39 ; 1213, c.44) ; nombreux fragments de sole de foyer (02/04-C.7) ; 1 fr. de paroi de four en terre cuite (0443 l-c.21) ; I rondelle en torchis (02/04-C.7) ; 1 plaque de terre cuite présentant des trous percés avant cuisson (petit gril ?) (0443-C.19) (fig. 34, n° 4) ; 1 fr. de paroi et un fond de vase en torchis (0443 l-c.21 ; 04432-C.21) ; 1 fr. de tore en torchis (1213, c.45) ; 232 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 34 Objets divers de la phase VA (-5257-475). : Pierre 1 meule à va-et-vient et sa molette en grès grossier (poudingue) (02-04, c.7A) (fig. 38, n° 3 et 4). Faune 40 os ou fr. d'os. : 6.6. MOBILIER DU NIVEAU D'ABANDON DE LA MAISON : : : : Céramique Les niveaux correspondant à l'abandon de la maison ^ ont livré 846 fragments de céramique, parmi lesquels 49 vases ou bords de vases ; l'analyse quantitative et typologique en est donnée dans le tableau VII. Un choix de formes est illustré figures 35 à 37. Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragments]) Fer 1 talon de javeline conique (02-04, c.7A) (fig. 38, n° 1). Terre 1 fusaïole (02-04, c.7A) (fig. 38, n° 2). 6.7. CONCLUSION SUR LA PHASE VA Bien que la surface explorée soit relativement limitée, la fouille des niveaux de la fin du VIe et du début du Ve s. av. n. è. dans le Chantier Central du Marduel s'avère parti- STRATIGRAPHIE DU MARDUEL ; 35 Céramiques du sol d'abandon de la maison 1012 (fin de la phase VA, vers -500/-475) vaisselle tournée, amphores et vases non tournés. 233 234 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 10 15 20 36 Céramiques du sol d'abandon de la maison 1012 (fin de la phase VA, vers -500/-475) vases non tournés. ; 0 1 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 235 ; 37 Céramiques du sol d'abandon de la maison 1012 (fin de la phase VA, vers -500/-475) vases non tournés. 236 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. Catégorie gris mono cl. -peinte pâte-cl. NBD NBD NBD Forme nb %/tot %/grp 2 4,08 4,44 coupe oenochoé coupe 1,84 1 2,04 2,22 coupe à anses 1,96 1 2,04 2,22 cruche cruche 95,34 41 83,67 91,11 urne urne urne urne urne urne urne urne coupe couvercle autre 100,00 45 91,84 100,00 8,33 91,67 4 8,16 100,00 amphore bord bord amphore NFR NFR NFR nb %/tot %/grp 7 0,83 0,86 15 16 1,77 1,89 CNT-Lor 778 91,96 VAISSELLE a-etr a-mas 816 96,45 2 0,24 22 2,60 AMPHORES dolium TOTAL 24 2,84 100,00 6 0,71 846 100,00 4 n° figures GR-MONO2b GR-MONO8 GR-MONO 12d CL-MAS 423 CL-MAS 542a CL-MAS ind. CNT-LOR U2b CNT-LOR U3a CNT-LOR U3a1 CNT-LOR U3a2 CNT-LOR U3b CNT-LOR U5a2 CNT-LOR U5d3 CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR V2c1 CNT-LOR ind. Eléments représentés 1b 1f 1b 1c 1b 1f 3c 4c 1c 1c 1c 1c 1c 21b, 5d 7b, 1d 1c 13f A-MAS 2A A-MAS bd1 A-MAS bd2 A-MAS ind. 1c 2b 1b 1a 35/5 35/6 35/7 Type 35/2 35/3 35/1 35/4 36/1 ,2; 37/1 37/3,6; 35/9,10 36/4 37/5 36/3 37/2 37/4 35/11 36/5 37/7 35/8 8,16 100,00 49 100,00 Tabl. VII Données typologiques et quantitatives sur la céramique du sol d'abandon de la maison 1012 (fin de la phase VA, vers -500/-475). culièrement intéressante, car elle montre la concomitance de plusieurs acquisitions importantes : fortification monumentale, habitat construit en pierre, voirie durable, toutes choses contribuant à structurer l'espace et permettant de parler d'une première urbanisation. En ce qui concerne l'habitat, on dispose ici d'une des plus anciennes unités d'habitation complètes connues dans le Midi de la France. Cet ensemble, composé d'une maison et d'une cour, apparaît particulièrement vaste puisqu'il s'étend sur une centaine de mètres carrés. La maison ellemême ne constitue pas le premier exemple de construction en pierre, car des murs appartenant à des habitations ont été repérés sur plusieurs sites du VIe s. en Provence (SaintBiaise, Saint-Pierre-les-Martigues, le Baou de Saint-Marcel, Antibes...). En Languedoc cependant, la maison du Marduel fait partie des plus anciennes bâtisses en dur reconnues sur le littoral, avec celles de Pech Maho, de la Moulinasse, de la Monédière et de Lattes. L'intérêt de cet exemple est de faire apparaître la précocité de la division de l'espace à l'intérieur de l'habitation. Cette division en deux pièces est marquée par des aménagements différents qui permettent d'identifier une zone de séjour (avec notamment un sol pavé) et une zone de stockage l4. Par ailleurs, il est probable que l'association d'une maison et d'une cour représente une forme traditionnelle de l'utilisation de l'espace, comme le suggère l'étude de l'environnement des cabanes en matériaux légers du Bronze final et du début de l'Age du fer. Cette association est en tout cas bien attestée dans les périodes postérieures en Languedoc, par exemple à Mailhac, Pech Maho, Peyriacde-Mer, Gailhan... l5 Enfin, on soulignera l'intérêt de l'apparition d'une voirie caractérisée, marquée par la construction de murs de soutènement, par l'empierrement du sol de circulation, et par l'entretien régulier de ce sol qu'illustre la multiplicité des recharges. Il n'est pas indifférent que le démarrage de ce processus soit contemporain de la création d'une architecture en dur. 38 Objets divers du sol d'abandon de la maison 1012 (fin de la phase VA, vers -500/-475). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 7. 1 . UN NIVELLEMENT GENERAL DE LA TERRASSE INFÉRIEURE La maison précédente est détruite et les tronçons de mur contigus au rempart sont épierrés. Une épaisse couche de c^^fr^^:^;:^'p;fo;y&^i:lri^^ : : On peut estimer, sur la base de l'étude stratigraphique, que la maison à cour de la phase VA a vécu entre un quart et un demi siècle. Elle est abandonnée et détruite à l'occasion d'une restructuration complète du quartier. Celle-ci comprend plusieurs étapes nivellement, édification d'un système de terrasses différent du précédent, et construction d'un nouvel habitat qui s'avère particulièrement mal conservé. remblai est ensuite étalée sur la plus grande partie de la terrasse inférieure, recouvrant l'extrémité est de la maison et l'ensemble de la cour. Cette couche vient mourir contre les remontées du rocher naturel au nord et au sud. Elle ne concerne pas les zones 1 6 et 044. Fouillé dans différentes zones, ce remblai correspond aux couches suivantes 02-04, couche 6 ; 071, couche 5B ; 072, couche 6 ; 111, couche 28 ; 112, couche 28 ; 101 1, couche 25 ; et 1212, couche 38. Il est uniformément composé de limon jaune beige, sans sable ni cailloutis, mais incluant des blocs de pierre en général de grosse taille et localement nombreux. Il contient également des tessons de céramique relativement abondants, qui se présentent avec des pendages divers montrant une formation rapide. On note que la surface supérieure de cette couche a un aspect bosselé, peut-être dû à un tassement différent selon la densité des pierres sous-jacentes. L'origine du matériau limoneux n'a pas été déterminée, son aspect très homogène exclut en tout cas une formation par l'érosion. Dans le secteur 042, ce remblai vient combler une grande fosse au pourtour irrégulier tangente au rempart au fond se trouve un dolium brisé (fig. 39), tandis qu'au sommet du remplissage une amphore étrusque quasi complète est écrasée. En règle générale l'épaisseur du remblai est plus grande dans l'axe du talweg et le long du rempart, de sorte que la surface supérieure est à peu près horizontale, alors que les niveaux antérieurs accusaient régulièrement un pendage vers l'est. L'objectif de ce remblaiement semble : Phase VB : un nouveau système de terrasses (deuxième quart du Ve s. av. n. è.) 237 238 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. donc bien un rattrapage de niveau. Le fait que la surface du remblai ne présente aucune trace d'utilisation laisse penser que le nivellement a été effectué pour préparer la construction des terrasses dont on parlera ci-dessous. 7.2. CONSTRUCTION D'UN NOUVEAU SYSTÈME DE TERRASSE : 39 Phase VB dolium écrasé au fond d'une fosse du secteur 042 (vers -475/-450). 40 Plan d'ensemble du système de terrasse de la phase VB (vers -475/-450). Une fois le remblai étalé, deux terrasses contiguës sont édifiées entre la rue 13-14-17 et le rempart. La première, au sud, occupe les zones 1012, 044, 161 et probablement 162 ; elle est limitée à l'est par le mur "Aq", de plan légèrement courbe, et terminée à ses deux extrémités par un retour vers l'ouest. Les éventuels prolongements de ces retours n'ont pas été reconnus : ils sont masqués côté nord par une architecture postérieure, et détruits au sud par un silo tardo-romain (Marduel II, 112). La seconde terrasse au nord est limitée par le mur "Ak-Bi" qui vient s'appuyer au mur antérieur "Bh" (fig. 40). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Ces murs de terrasse laissent un espace libre de 2 à 4 m de large le long du parement intérieur de la fortification (secteur 02-04). A l'ouest, les terrasses s'étendent jusqu'aux murs de soutènement plus anciens qui limitent la rue ("Cw", "Dz" et "t"). La terrasse sud Cette terrasse, de forme trapézoïdale, a une longueur nord-sud de 8,50 m ; sa largeur varie de 7 m au nord à 4,50 m au sud ; elle couvre une surface de l'ordre de 49 m2. Elle est retenue à l'est par le mur "Aq", formé de petits moellons appareillés, qui présente un fruit notable. Ce mur est inégalement conservé ; dans la partie centrale, son sommet a été restauré après l'après l'incendie du milieu du Ve s. en réutilisant des pierres rubéfiées {Marduel V, 264). Le comblement est principalement composé d'une accumulation de pierres de petit et moyen module. On note parmi ces pierres un fragment de pilier en pierre taillée présentant sur les côtés des cupules et au sommet une mortaise (zone 0441) (fig. 51 et 54, n° 5). Dans la partie ouest, la mieux conservée, l'épaisseur du remplissage atteint 0,80 m. L'empierrement noie complètement les restes encore en élévation des murs de la maison de la phase VA, rattrapant à l'ouest, contre le mur "Dz", le niveau de la rue. Au sud, la couche de pierres s'étend au-delà du mur "Cq-Du" dans les zones 044 et 161. Au centre de la terrasse, dans la zone 1012, une cavité allongée dans le sens nord-sud a été réservée. Elle est limitée par deux murs de soutènement ("Dr" à l'est et "Dy" à l'ouest), et la base a été surcreusée jusqu'au niveau du pavage de la maison antérieure qui est réutilisé comme sol. La limite nord de la cavité a été détruite par le silo 1012/24-24A ; sa limite sud n'a pas été fouillée, car elle se trouve sous des murs postérieurs qui ont été conservés ; il est possible qu'elle se soit prolongée de ce côté jusqu'au parement intérieur du mur "Cq". La largeur est en moyenne de 0,95 m ; la longueur peut être estimée à 4 m au maximum ; la profondeur conservée est de l'ordre de 0,70 m. 239 La terrasse nord La terrasse nord, accolée à la précédente, dessine également un trapèze. Ses dimensions sont de 6,50 m dans le sens est-ouest, et varient de 3,50 m à 6 m dans le sens nord-sud, soit une surface proche de 30 m2. Le mur de soutènement qui retient cette terrasse à l'est ("Ak-Bi") est construit d'une manière différente du précédent (fig. 41) : sa base, en partie noyée dans le remblai de limon jaune, est formée de gros blocs de forme irrégulière disposés côte à côte, tandis que l'élévation, conservée au nord contre le mur "Bh", est constituée d'un appareil plus petit. Le remplissage, qui s'étend jusqu'au mur "t", est fait d'une couche de grosses pierres prises dans une terre limoneuse brune et homogène. Cette couche, bien conservée dans la zone 1011 (c. 23-23 A), a été entamée par des creusements postérieurs dans la zone 1 12. On notera enfin que la surface supérieure de la terrasse ainsi obtenue est à une altitude proche de celle de la terrasse méridionale. 7.3. MECONNAISSANCE DE L'HABITAT CONTEMPORAIN II est vraisemblable que l'établissement d'un tel système de terrasses, qui a nécessité le transport et la mise en œuvre d'un volume important de matériaux, fut destiné à l'implantation d'un habitat, dont cependant très peu de traces ont été conservées en place. Seule la cavité réservée dans la partie centrale de la terrasse méridionale pourrait témoigner de l'existence d'une maison : les murs solidement appareillés qui la limitent, son plan et son sol pavé font en effet penser à une sorte de cave, située en sous-sol d'une habitation. Ce type de structure enterrée, qui évoque les caves bâties attestées à la fin de la Tène en Gaule continentale, représente pour l'heure un exemple isolé dans la Protohistoire méridionale. En dehors de cette cavité, les seuls restes d'habitation conservés en place se situent à l'extrémité sud de la fouille. Il s'agit de la base de deux murs perpendiculaires (mur "Cr" dans la zone 163 et mur "Dm" dans la zone 0442), qui semblent constituer l'angle d'une bâtisse appuyée au rempart. Cette construction est postérieure à l'établissement de la terrasse méridionale dont elle recouvre l'extrémité. Des lambeaux de sol s'y rattachant ont été observés, notamment une couche de galets pris dans une matrice de terre brune (zone 0442, c. 1 8 et zone 1 63, c.32). 7.4. MOBILIER DE LA PHASE VB : Céramique Les niveaux de la phase VB M ont livré 10 504 fragments de céramique, parmi lesquels 652 bords de vases ; l'analyse quanti ative et typologique en est donnée dans les tableaux VIII, XI et X. Un choix de formes est illustré figures 42 à 49. Il convient d'ajouter deux 41 Mur de soutènement de terrasse "Ak" dans le secteur 11 (au centre). Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 17 42 Céramiques de la phase VB (-475/-450) vases attiques et à pâte claire. ; 240 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 20 ; I 43 Céramiques de la phase VB (-475/-450) céramique grise monochrome. 241 242 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 0 5 10 15 20 11 ; 44 Céramiques de la phase VB (-475/-450) amphores grecques, étrusques et puniques. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL ; 45 Céramiques de la phase VB (-475/-450) amphores massaliètes. 243 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 46 Céramiques de la phase VB (-475/-450) amphores massaliètes. ; 244 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL ; 47 Céramiques de la phase VB (-475/-450) vases non tournés. 245 246 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 1012-31 48 Céramiques de la phase VB (-475/-450) ; vases non tournés. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 17 19 49 Céramiques de la phase VB (-475/-450) ; doliums. 247 248 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. Catégorie bucchero gris mono 70 0,67 NBD NBD NBD Forme nb %/tot %/grp canthare 54 8,31 10,40 coupe coupe coupe coupe carénée coupe carénée coupe gobelet caréné coupe coupe jatte jatte jatte jatte oenochoé oenochoé oenochoé canthare gobelet autre 1,00 9 1,38 1,73 coupe à anses coupe à anses gobelet à une anse olpé olpé cruche lécythe aryballistique lécythe couvercle cruche autre 9 1,38 1,73 skyphos 0,46 coupe type C coupe type C Vicup Acrocup autre kylix autre 7 1,08 1,35 olpé 3,19 cruche cruche cruche cruche coupe 0,01 mortier ; cl. -peinte NFR NFR NFR nb %/tot %/grp 2 0,02 0,03 511 4,87 7,29 32 0,30 , attique 224 2,13 mort-m 1 0,01 ! I, pâte-cl. Type B-NERO Ct3e GR-MONO 2d GR-MONO 2e GR-MONO 2f GR-MONO 3 GR-MONO 3a GR-MONO 3b GR-MONO 3c GR-MONO 5c GR-MONO 5d GR-MONO 6a GR-MONO 6b GR-MONO 6c GR-MONO 6d GR-MONO 8 GR-MONO 8a GR-MONO 8c GR-MONO 11a GR-MONO 12 GR-MONO ind. CL-MAS 426 CL-MAS 429b CL-MAS 452b CL-MAS 521 CL-MAS 522 CL-MAS 542a CL-MAS 551 CL-MAS 552 CL-MAS 721 CL-MAS ind. CL-MAS ind. AT-VN 334-349 AT-VN 398-413 AT-VN 414-431 AT-VN 434-438 AT-VN 439-441 AT-VN ind. AT-FR ind. AT-FR ind. CL-MAS 522 CL-MAS 542a CL-MAS 542b CL-MAS 543 CL-MAS ind. CL-MAS ind. CL-MAS ind. Eléments représentés 2a 7b 1c 1b 3b 2b, 1f 1f 1b 5b, 3f, 4a 2b, 5f, 1a 2b 4b, 1d 2b 2b 17b, 2f, 4a, 2t 1c, 2b 1b, 1t 1a 1b 5f, 4d 1b 1b 1c 1b 2b, 1a 1c, 1a 1c 1t 1b 1f, 2a, 2d 3d 1f 2b 1b, 1a 5b 1b 1d, 1t 1t 1t 1b 1b, 1a 1c, 1b 1b 3b, 5f, 6a 1f 1f n° figures 43/8 43/17 43/9 42/9; 43/1 ,3,5 43/2,4,6,7 43/15 43/11,12 43/10, 14 43/13 43/20,21,22 43/19 43/18 43/16 42/12 42/10 42/13 42/11 42/8 42/6 42/1 42/5 42/2, 3, 4 42/7 42/14 42/16 42/17 42/15 ; Tabl. VIII Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VB (-475/-450) première partie. : ; dillons de fibules (0442, c.19 ; 101 1, c.25 ; 1 1 1, c.28 ; 162, c.33) ; 1 ressort de fibule (111, c.28) ; 1 demi pince à épiler (02-04, c.6) ; 1 pointe d'épingle (0442, cl 8) (fig. 50, n° 5) 1 bord de bassin à rebord décoré de perles en relief (1012, c.31) (fig. 50, n° 8) /7 ; 1 tige (1012, c.33) ; une centaine de fr. de bracelets armilles à section plate, accompagnés d'un fr. d'agrafe de liaison (1012, c.34) ; 1 tête de clou (143, c.30) ; 1 fr. de plaque (1 I 1, c.28). Fer 2 fr. de tige (101 1, c.23 ; 143, c.30) ; 1 pointe de couteau (1011, c.23 A) ; 1 arc de fibule (101 1, c.23 A) ; 1 scorie huileuse (101 1, c.25). Pierre 6 couvercles taillés dans des dalles de grès ou de calcaire gré: : : graffites sur anse d'amphore massaliète (fig. 46, n° 24 et 25) ; deux autres graffites sur col (croix et cinq traits verticaux, ce dernier correspondant peut-être à une indication de prix) ; et une marque peinte en rouge. Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragments]) Bronze 2 fr. d'anneau (02-04, c.6 ; 162, c.33) (fig. 50, n° 6) ; 1 anneau en spirale (1012, c.33) (fig. 50, n° 7) ; 2 fibules à pied en timbale (02-04, c.6 ; 1 12, c.28) (fig. 50, n° 1 et 4) ; 1 fibule à double timbale (1011, c.23) (fig. 50, n° 2) ; 1 fibule à pied à bouton terminal, probablement à faux ressort ornemental (1012, c.33) (fig. 50, n° 3) ; 4 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Catégorie CNT-Lor NFR NFR NFR nb %/tot %/grp 6173 58,78 88,02 VAISSELLE a-etr 7013 66,78 100,00 212 2,02 8,09 a-gre a-mas 5 0,05 0,19 2366 22,53 90,34 a-pun a-mgr AMPHORES dolium TOTAL intrusions 34 2 0,32 0,02 1,30 0,08 2619 24,94 100,00 870 8,28 10502 100,00 2 NBD NBD NBD nb %/tot %/grp 440 67,69 84,78 Forme Type Eléments représentés faisselle coupe coupe coupe coupe urne urne urne urne urne urne urne sans col urne sans col couvercle urne sans col coupe urne couvercle jatte autre CNT-LOR A1 a CNT-LOR C1 CNT-LOR C2 CNT-LOR C2a CNT-LOR C3a CNT-LOR U2b CNT-LOR U3a CNT-LOR U3a1 CNT-LOR U3b CNT-LOR U5a CNT-LOR U5d3 CNT-LOR U6a CNT-LOR U6b CNT-LOR V2a CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. CNT-LOR ind. 1t 1b 1b, id 1c 1c 1c, 1b 3b 1c 2b 1b 1b 1b 1c, 1b 1c 7b 136b, 1d 264b, 184d 15b 1b 196f, 1a A-ETR 3 A A-ETR 3C A-ETR 4 A-MAS bd1 A-MAS bd2 A-MAS bd3 A-MAS bd3/5 A-MAS bd4 A-MAS bd5 A-MAS ind. A-PUN A1 A-MGR 2 A-MGR bd2 1b 4b, 8a, 37t 2c, 8b, 3a, 12t 13b 34b 23b 3b 12b 1b 1b, 15f, 95a 1b 1a 1b DOLIUM 2 DOLIUM bd1a DOLIUM bd2c DOLIUM bd3c DOLIUM bd4a DOLIUM bd4c DOLIUM bd5a DOLIUM bd6b DOLIUM bd6c DOLIUM bd8c DOLIUM bd8h DOLIUM bd8i DOLIUM bd8j DOLIUM bd10b DOLIUM ind. 1c 2b 2b 1b 2b 1b 1b 2b 3b 1b 2b 1b 4b 2b 2b, 9f, 23d AT-VN 469-473 1b 519 79,85 100,00 15 2,31 14,42 amphore amphore amphore 87 13,38 83,65 bord bord bord bord bord bord amphore 1 0,15 0,96 amphore 1 0,15 0,96 amphore bord 104 16,00 100,00 27 4,15 jarre bord bord bord bord bord bord bord bord bord bord bord bord bord jarre 650 100,00 2 249 Castulo cup n° figures 48/7 48/9 47/1 48/2,5 47/3 48/6 48/4 47/8,9 47/2 48/8 47/4,5,6,7; 48/1,3 44/9,10,11 44/4-8 45/1 -32 et 46/1-23 44/2 44/1 49/1 49/19,20 49/3 49/4,5 49/11 49/6,8 49/16,17 49/2 49/12,14 49/13 49/7,9,15 49/10,18 Tabl. IX Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VB (-475/-450) ; deuxième partie. seux (diam. 7,5 à 26 cm) (02-04, c.6 ; 1012, c. 31 ; 112, c.28) (fig. 50, n° 13) ; 4 lames de silex dont deux retouchées (02-04, c.6 ; 1012, c. 33 ; 1 1 1 , c.28) ; 1 éclat de silex (1011 -c.23) ; 1 hache polie en jadéite (02-04, c.6) (fig. 50, n° 14) ; 1 lissoir en schiste (02-04, c.6) ; 2 soirs en pierre dure sur galets (1012, c.33 ; 1012, c.34) ; 1 galet en forme de parallélépipède réutilisé (111, c.28) ; 1 concasseur sur galet (112, c.28) (fig. 50, n° 15) ; 1 fr. de molette ovale en basalte, 1 autre en poudingue ( 1 6 1 , c.34 ; 1 62, c.33) (fig. 50, n° 1 6). 250 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 50 Objets divers de la phase VB (-475/-450). : : Terre : 36 fr. de vases en torchis (02-04, c.6 ; 1012, c.33 ; 161, c.34 ; 162, c.33) ; 9 rondelles taillées dans des vases non tournés dont 4 percées (02-04, c.6 ; 1011, c.23 ; 1011, C.23B ; 111, c.28 ; 1212, c.38) (fig. 50, n° 1 1 et 12) ; 3 fusaïoles (02-04, c.6 ; 101 1, c.23 A) (fig. 50, n° 10). Corail 2 branches ouvragées (0442, c. 1 8 ; 101 1 , c.23) (fig. 50, n° 9). Faune 851 os ou fragments d'os. 7.5. CONCLUSION SUR LA PHASE VB Pendant cette phase, la disposition d'ensemble du quartier est la suivante d'est en ouest : le long du parement intérieur du rempart se trouve dans un premier temps un passage rectiligne de largeur variable, entre 2 et 4 m, destiné à une circulation piétonnière, et qui rejoignait probablement la voie charretière au sud de la zone 17. En amont s'élèvent deux terrasses, qui ont dû supporter au moins deux habitations différentes. Enfin plus à l'ouest, à peu près au même niveau, passe une voie importante, dont l'entretien est attesté à cette époque encore par une recharge de cailloutis et de sable (zone 143, c.30). Au cours de la phase VB, la construction d'une maison obturant le passage le long du rempart a nécessité une réfection de la terrasse méridionale, dont l'extrémité est arasée pour permettre le contournement de la bâtisse ; un muret de soutènement ("Cu") vient alors soutenir le blocage. Il est probable que les habitations implantées au sommet des terrasses ont été détruites par l'incendie qui intervient au milieu du Ve s., et dont on a précédemment analysé les restes (Marduel V, 262-267). Dans cette hypothèse, il faut considérer que les éléments d'architecture présents dans les niveaux d'incendie (pierres brûlées, nombreux fragments de torchis et plus rares morceaux de briques) rendent compte des constructions de la phase VB. Ce serait l'incendie lui-même, suivi d'un nivellement des ruines, qui expliquerait la disparition de la plupart des structures en place se rapportant à cette phase. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Stèles, piliers et buste 8. 1 . PRESENTATION ET CONTEXTE Les blocs de pierre taillée qui sont ici en cause, et dont un certain nombre ont déjà fait l'objet d'une présentation préliminaire (Py 1990, 805-806 ; 1992, 131-133), proviennent en quasi-totalité du soubassement des murs de la maison à cour installée contre le rempart durant la phase VA ^. C'est donc un lot homogène, auquel la stratigraphie, en datant la construction de la maison, confère un terminus ante quern précis et donc précieux. Ce lot présente trois types de blocs : • Un premier groupe, fort de dix pièces, correspond à des piliers monolithes, recassés volontairement en plusieurs fragments lors du remploi (voir infra, les traces de découpe avec des coins et de retouche des extrémités). L'analyse de ces éléments a permis sur divers critères, et bien que les possibilités d'assemblage aient été réduites par la retaille, d'attribuer les fragments à cinq individus différents (fig. 51 à 54, n° 1 à 5). De tels piliers se caractérisent par une relative épaisseur (de l'ordre des deux tiers de la largeur) et par leur importante hauteur originelle (2 m ou plus sans doute si l'on en juge par les cas les mieux conservés). • Le second groupe est celui des stèles, nettement moins épaisses que les piliers, de profil légèrement tronconique, et munies d'un sommet arrondi, du moins pour les cas visibles. Ce groupe est fort de six exemplaires (fig. 51 et 52, n°6à 11). • Une pierre doit enfin être mise à part (fig. 53, n° 12) : il s'agit de la base d'un buste sculpté en ronde-bosse, dont on trouvera la description technique et archéologique ci-dessous. Les piliers et les stèles trouvés dans l'architecture de la maison à cour étaient remployés en position couchée et posés sur le substrat ou sur des niveaux antérieurs, pour former la base de deux des trois murs de l'habitation : le mur "Du/Cq" au sud et le mur "Dz" à l'ouest (fig. 27). Partiellement ou complètement enterrés à l'extérieur, les pierres étaient visibles à l'intérieur lors de l'occupation de la maison (fig. 26). La largeur de ces blocs correspond à peu près à l'épaisseur du mur, mais leur module tranche nettement avec celui des moellons utilisés dans l'élévation. Le seul pilier qui n'ait pas été découvert dans l'un des murs de cette habitation est le n° 5 (fig. 5 1 et 54), qui était inclus dans un mur de terrasse un peu postérieur (mur "Aq"). Néanmoins, ce soutènement ayant été construit après que l'on eut épierré l'extrémité du mur sud de la maison à cour pour créer un passage le long du rempart, et le bloc se trouvant très près du tronçon épierré, il est vraisemblable qu'il provient de ce dernier et donc qu'il appartient au même ensemble. 251 8.2. DESCRIPTION TECHNIQUE Catalogue Ce catalogue adoptera la même typologie et la même présentation que celles employées lors de notre première étude dans ce domaine (Bessac, Bouloumié 1985), afin de faciliter les comparaisons éventuelles W. N° 1 - Fût de pilier chanfreiné avec sommet à mortaise (3 frag.). Fig. 53 et 54, n° 1 (A, B et C). Type VII D4. L. 39/37 ; E. 26,5 ; H. cons. 181. Calcaire coquillier local, tendre à grain grossier. Les quatre chanfreins du fût sont taillés sommairement à 45° et présentent une largeur variant de 3,1 à 4,2. Les faces du fût sont approximativement orthogonales et taillées en oblique à l'aide d'un outil à percussion lancée transversale muni d'une lame large d'environ 3,5 à 4, très légèrement concave. Une finition rapide des faces visibles a été pratiquée avec un abrasif en bloc, très probablement du grès. Sur le lit d'attente du pilier se trouve une mortaise presque carrée de 6,2 x 6,3, profonde de 13,1. Elle est située au centre d'une dépression circulaire d'un diamètre de 16 et d'une profondeur de 1,3. Le creusement de cet aménagement sommital a été effectué avec un ciseau large de 2,1. D'un point de vue pratique, la mortaise et le creux circulaire qui la précède paraissent bien adaptées à la fixation d'une tête sculptée. Alors que les extrémités des trois fragments du pilier ne montrent que des fractures naturelles, son sommet porte deux séries parallèles d'impacts en relation avec le remploi de la pierre. Ces derniers révèlent l'usage d'un instrument similaire à celui employé pour la taille, mais de 6,5 de large et plus concave (environ 0,3 de flèche), à l'image d'une sorte de doloire. N° 2 - Fût et base de pilier chanfreiné (2 frag.). Fig. 53 et 54, n° 2 (A et B). Type D4. L. 42 ; E. 26,5 ; H. cons. 175. Calcaire coquillier local tendre à grain grossier. La base est complète et sa hauteur peut être estimée entre 39,5 et 47 si l'on se fie à l'arrêt des chanfreins. Comme le précédent, les quatre chanfreins du fût sont disposés approximativement à 45° et varient de 3,7 à 4,1 en largeur ; ils sont interrompus au contact de la base. Les quatre faces sont approximativement d'équerre et portent des impacts obliques d'un outil à percussion lancée transversale équipé d'une lame concave large de 4,5 à 5 (flèche d'environ de 0,2) (fig. 56, 2B). Ces impacts sont en grande partie estompés par un égrésage sommaire des faces sauf sur la base, laquelle était originellement enfouie. Le lit de pose du pilier est marqué de sillons obliques correspondant certainement aux traces latérales de l'outil d'extraction qui a servi à isoler le bloc initial du substrat. Une double rainure, assez irrégulière mais parallèle et espacée de 7,5, marque en travers l'une des faces larges. Au fond, on y distingue des impacts d'un outil à percussion lancée transversale équipé d'un tranchant large de 1,2. Il pourrait s'agir des restes du fond d'une tranchée d'extraction, creusée en deux passes à l'aide d'une sorte d'escoude ; la taille définitive du pilier n'aurait pu totalement absorber ces traces en relation avec l'extraction d'un bloc contigu. Mais ce n'est là qu'une hypothèse. N° 3 - Fragment de fût de pilier chanfreiné. Fig. 53 et 54, n° 3 (A et B). Type D4. L. 40 ; E. 26 ; H. cons. 61. Calcaire coquillier local tendre à grain grossier. A l'image des deux exemplaires précédents, sa taille, finition comprise, est tout à fait comparable et l'outil utilisé est similaire ; son tranchant est large d'environ 4,3/4,4 et légèrement incurvé (flèche de 0,2). La largeur des quatre chanfreins varie de 3 à 4,1. Le fragment de fût est cassé à ses deux extrémités mais l'une des deux est fracturée per- 252 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 6A 51 Stèles et pilier en pierre [éch. 1/10]. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL pendiculairement à sa hauteur, à l'aide de coins dont il ne reste plus que les vestiges des emboîtures (fig. 56, 3A). Celles-ci sont de forme triangulaire et à parois planes ; elles présentent une profondeur de 6 à 7 et une largeur de 5,5 à 6 à l'ouverture ; leur épaisseur ne peut être mesurée avec précision mais elle est inférieure à 2,5. Le volume très réduit de ces emboîtures implique l'emploi de petits coins métalliques et exclut toute hypothèse de l'usage de modèles en bois. Après rupture aux coins, la cassure a été partiellement retaillée d'une série d'impacts parallèles donnés à l'aide d'un outil à percussion lancée transversale, muni d'un tranchant large de 5,7 et très légèrement incurvé. N° 4 - Fût chanfreiné de pilier (2 frag.). Fig. 53 et 54, n° 4 (A et B). Type D4. L. 40,5 ; E. 25/26 ; H. cons. 131. Calcaire coquillier local, tendre à grain grossier. Très proche des précédents dans tous les domaines de sa confection, il s'en distingue cependant par l'usage d'un outil à tranchant un peu plus large, soit environ 6, et davantage incurvé (flèche de 0,4). La largeur de ses quatre chanfreins varie de 2,8 à 4. De même que l'exemplaire n° 3, l'un des côtés a été fracturé à l'aide de quatre très petits coins dont il ne reste plus que de vagues traces d'emboîtures, à l'exception d'une, encore complète, profonde de 12 et large de 7 à son ouverture (fig. 56, 4B). N° 5 - Pilier à sommet droit entièrement biseauté et à fût chanfreiné. Fig. 51 et 54, n° 5. Type VII D4. L. 39/40 ; E. 25,5/26 ; H. cons. 56. Calcaire coquillier local, tendre à grain moyen. Les faces visibles sont couvertes d'impacts du même type d'outil que sur les éléments précédents mais ici, il est équipé d'un tranchant concave de 4,2 (flèche de 0,2). L'égrésage est un peu plus sommaire que sur les autres exemplaires. Les chanfreins du fût mesurent de 1,2 à 1,4. Au sommet, les quatre biseaux qui le cernent sont très irréguliers, les deux latéraux mesurent de 1 ,2 à 1 ,3 de large alors que les deux longitudinaux varient de 3,4 à 3,5. Près du milieu du sommet se trouve une mortaise de 8,2 x 9,7 profonde de 13,7 ; elle est creusée à l'aide d'un gravelet à bout rond de 0,9 de large. A 1 1 au-dessous du sommet se trouve une rainure horizontale de profil concave large de 1,9 et profonde de 0,6, creusée avec un ciseau à bout rond de même largeur (fig. 54, n° 5, b). Sur l'une des petites faces verticales, huit cupules de 5 à 6 de diamètre et de 1,5 à 2,4 de profondeur ont été obtenues, tant par abrasion que par percussion, probablement à l'aide d'un galet. N° 6 - Fût chanfreiné de stèle (2frag.). Fig. 51 et 52, n° 6 (A et B). Type D4. L. 51/48,5 ; E. 23/20 ; H. cons. 108. Calcaire coquillier tendre, blanc et à grain fin, étranger au substrat local. Le profil légèrement tronconique de cet élément le distingue des piliers précédents et permet de le classer dans la catégorie des stèles. De plus, on peut considérer que cet exemplaire possède une face antérieure identifiable par une largeur de chanfrein forte, variant de 2,8 à 3,1 et une face postérieure longée de deux chanfreins étroits, de 0,8 à 0,9 environ. Les faces ont été ébauchées avec un ciseau à bout rond étroit, large de 1,2 puis aplanies à l'aide d'un outil à percussion lancée transversale à tranchant large de 3,1 et un peu incurvé (flèche de 0,2). La distribution des impacts de cet outil épouse une courbe irrégulière et fermée qui confirme son caractère transversal. L'égrésage très sommaire n'a pas permis d'effacer ces impacts, en particulier sur les côtés et sur la face postérieure. N° 7 - Fût et base de stèle chanfreinée. Type D4. L. 42/40 ; R. 2 1 -22 ; H. cons. 75. La hauteur de la base est d'environ 44. Calcaire coquillier local, ferme à grain très grossier. Ici, l'amincissement du fût est moins évident mais il s'agit bien d'une stèle. Les quatre chanfreins mesurent de 7 à 9,5 de large. La forte rusticité de ce matériau empêche l'identification des impacts d'outils ; on remarque seulement que la taille de la base est plus sommaire que celle du fût. 253 N° 8 - Fût de stèle chanfreinée à sommet surbaissé. Fig. 51 et 52, n° 8 (A et B). Type III D4. L. 49/40 ; E. 17/13 ; H. cons. 101. Calcaire coquillier local, tendre à grain moyen. Cet exemplaire présente un caractère tronconique très franchement affirmé vis-à-vis des deux stèles précédentes. Ses quatre chanfreins sont assez irréguliers, ils varient de 2,4 à 3,6. La courbe sommitale est également très irrégulière mais elle entre bien dans la catégorie des arcs surbaissés caractérisant le type III. Sur les faces, les impacts distribués en biais résultent toujours du même type d'outil à percussion lancée identifié sur les autres pièces de ce lot ; la largeur de son tranchant concave est de 3,8 (flèche de 0,3). L'épiderme de la pierre a été terminé par un égrésage assez soigné. N° 9 - Sommet surbaissé de stèle. Fig. 51 et 52, n° 9. Type III. L. 46 ; E. 16/17 ; H. cons. 45. Calcaire coquillier local, tendre à grain grossier. En dépit de l'absence d'amincissement vers le haut de cet exemplaire, son sommet arrondi surbaissé est là pour attester qu'il s'agit d'une stèle. L'ensemble de l'élément est trop altéré pour identifier des traces d'outil, à l'exception de la cassure inférieure manifestement retaillée lors de son remploi dans le mur. N° 10 - Fragment de fût de stèle. Type Dl (?). L. cons. 23 ; E. cons. 18 ; H. cons. 21. Calcaire coquillier local, tendre à grain moyen. Cet exemplaire s'avère trop lacunaire pour juger de sa forme exacte et du nombre de ses chanfreins qui a probablement dû s'élever à quatre. Le seul qui subsiste mesure 4,4 de large. Aucune trace d'outil n'est identifiable. N° 11 - Fût de stèle à sommet surbaissé (2 frag.). Fig. 51 et 52, n° 11. Type III D (?). L. 23/22 ; E. 15/14 ; H. cons. 54. Calcaire coquillier fin gréseux, très probablement local. Comme la précédente, cette stèle est très altérée et il est possible qu'elle ait présenté des chanfreins dans son état initial. Aucune trace d'outil n'est identifiable. N° 12 - Base quadrangulaire de sculpture. L. 34/36,5 ; E. 25/26,5 ; H. cons. 28. Fig. 53. Calcaire coquillier local, tendre à grain moyen. Seule l'amorce du cou est conservée au-dessus du socle. Les arêtes de ce dernier sont dépourvues de chanfreins mais deux petits biseaux latéraux de 1,5 à 1,7 de large adoucissent son sommet. Malgré un bon égrésage, les faces planes de la base laissent deviner des impacts du même type d'outil à percussion lancée transversale, utilisé sur les piliers et les stèles. Son tranchant concave est large d'environ 5,5 à 5,6 (flèche de 0,3). A la base du cou, une série linéaire d'impacts d'une gouge large de 1 (flèche de 0,15) montre que cet outil a permis l'ébauche de la sculpture. La finition des formes est due à l'emploi d'un abrasif en bloc, certainement du grès. Sur le lit de pose se trouve une mortaise de 6,6 de longueur par 5,5 de largeur et 1 1,4 de profondeur qui devait servir à fixer le buste sur un support de pierre, certainement un pilier. Elle a été creusée avec la même gouge que celle employée pour la sculpture. Sur le flanc droit, trois cupules de diamètre variant de 5,5 à 8 de diamètre et d'une profondeur de 1 ,8 à 3 ont été façonnées par les percussions d'un galet. Des traces de même nature se trouvent sur le lit de pose. Morphologie et typologie Au sein des douze pièces du lot, les stèles n'occupent que six places et parmi elles, seulement trois possèdent un sommet identifiable. On ne peut donc proposer ici que des remarques sans réelle valeur statistique. En dépit de cette réserve, on constate qu'un seul groupe de stèle est représenté, celui à sommet surbaissé, type III. Il appartient au groupe le mieux attesté, tant à Saint-Biaise qu'à Glanum (Bessac, Bouloumié 254 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 8 11 0 10 100 cm ■ 52 Stèles en pierre [éch. 1/15]. 1985, 166, fig. 130). Le pilier à sommet biseauté (n° 1) de type VII doit être considéré seulement en tant que pilier, ce qui limite forcément sa forme sommitale aux types V à VIII de la typologie des stèles. La forme et la disposition des chanfreins, que ce soit sur les stèles ou sur les piliers, reste aussi dans la norme dominante, avec quatre chanfreins ordinaires sur les arêtes des fûts. L'exemplaire sans chanfrein identifié (n° 9) et celui avec un unique chanfrein conservé (n° 10), doivent être considérés comme munis de quatre chanfreins à l'origine. On notera que le sommet de la base de la sculpture bicéphale est traité de la même manière qu'un sommet de stèle droit biseauté latéralement (type VI). Le profil plus ou moins tronconique de la plupart des stèles relève aussi d'une règle générale observée dans toute la basse vallée du Rhône. L'absence de décor gravé ou sculpté sur les faces n'est pas vraiment significative vu le petit nombre d'éléments. La présence de cupules ne concerne qu'un pilier (n° 5) et la base du buste bicéphale (n° 12). Norme et métrologie II peut paraître excessif de vouloir parler de norme et de métrologie pour des œuvres techniquement aussi frustes et dans ce domaine, je n'insisterai pas sur les stèles dont il est évident qu'elles ne répondent à aucune norme dimensionnelle. A l'inverse, tous les piliers offrent des sections très similaires situées entre 37 et 42 cm pour la largeur et entre 25,5 et 26,5 cm pour l'épaisseur ; leur hauteur ne peut être prise en compte car dans tous les cas étudiés, elle est incomplète. A une ception près (n° 5), la largeur des chanfreins se situe entre 2,8 et 4,1 cm. L'homogénéité de matériau et de taille des piliers (voir infra) plaide en faveur d'une production locale, probablement destinée à un même ensemble cultuel ou funéraire, ce qui expliquerait l'usage d'une même norme dimensionnelle plus ou moins bien respectée, selon l'habitude des artisans. Toutefois, si dans la section, la variation de longueur entre 37 et 42 cm est trop floue pour faire l'objet de commentaires, l'épaisseur est bien trop précise, soit 26 cm en moyenne, pour ne pas être soulignée. II serait imprudent de vouloir à tout prix rattacher ce chiffre à une unité de mesure antique dont on sait que la variété et l'imprécision peuvent être assez importantes. Mais on ne peut éviter un rapprochement avec l'unité de mesure la plus commune en matière de taille de pierre dans Marseille hellénistique, la coudée samienne de 52,5 cm (Hallier 1986, 251-271). A quelques millimètres près, c'est exactement la moitié qui est utilisée ici. Malheureusement, entre la haute époque des piliers et la période hellénistique, les vestiges lapidaires subsistant sont trop rares et souvent trop frustes pour espérer découvrir d'autres jalons métrologiques comparables. Les pierres La grande majorité des pierres employées proviennent des divers microfaciès du calcaire coquillier gréseux local dont on connaît au moins un chantier d'extraction préromain, certes tardif, mais installé sur le STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 255 4B 1A , 4A 3A si'-' '?,''»■ 4 fV'i €î«" ' 3B 53 Piliers en pierre [éch. 1/10], 256 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 0 10 100 cm 54 Piliers en pierre [éch. 1/15]. site même du Marduel 2(). Une présentation technique de ces roches a déjà été proposée dans un article précédent (Bessac 1986, 67-68), il n'est donc pas nécessaire d'y revenir en détail, si ce n'est pour préciser que, dans l'ensemble, il s'agit d'un matériau tendre ou ferme mais assez abrasif. Parmi les douze pièces étudiées ici, une seule (n° 6) est taillée dans un calcaire coquillier tendre, blanc et fin, manifestement étranger au substrat local. En l'absence d'analyses minéralogiques fines en lames minces, il serait délicat de vouloir proposer une origine précise de l'affleurement dont il provient. Notons seulement que les carrières de STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 257 D E J C 1/5 55 Base de buste sculpté [éch. 1/5] et restitution proposée (F). 1/10 258 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 2B : 56 Traces de taille sur les piliers 2, 3 et 4. Bloc 2B traces d'outil équipé d'une lame concave. Blocs 3A et 4B traces des coins utilisés pour recouper les piliers. 10 20 cm 3 : Beaucaire sont les plus proches du site à présenter des caractères macroscopiques similaires elles constituent donc une origine probable pour cette stèle. L'apport d'un bloc étranger au site mais d'un lieu somme toute guère éloigné, est envisageable, même pour des éléments assez lourds (le poids initial de cette stèle peut être estimé aux environs de 250 kg) dans le monde protohistorique (Goudineau 1991, 250256 ; Bessac 1992, 109-H0). Toutes les pierres utilisées, les locales comme l'importée, sont des calcaires tendres qui, soumis à l'action des alternances saisonnières pluies/ensoleillement durant quelques décennies, auraient dû former une couche de calcin de 2 à 3 mm. Or, même si l'épiderme de la pierre est parfois très légèrement durci, un tel dépôt n'apparaît sur aucune des pièces étudiées. Il faut donc en conclure que leur exposition aux intempéries, avant qu'elles ne soient enfouies, a été relativement courte, probablement guère plus d'une décennie. Lbs techniques d'extraction Dans leur ensemble, les stèles sont suffisamment irrégulières pour correspondre à l'utilisation de strates superficielles du substrat naturel ement fragmentées, évitant une extraction en règle dans la roche mas ive. Néanmoins, on peut supposer des débits secondaires à l'aide de coins analogues à ceux qui ont laissé des traces sur les remplois de blocs dans le mur. Pour ces éléments, les techniques d'extraction et de débit sont donc réduites à leur plus simple expression, comme pour les stèles de Glanum et de Saint-Biaise (Bessac, Bouloumié 1985, 169). En revanche, les longs monolithes constitués par les piliers ont exigé une extraction classique dans la roche massive du substrat. Les traces d'outils relevées sur ces pierres, notamment sur le lit de pose et sur une face du pilier n° 2, confirment cette étape de fabrication. La forme et la position de ces traces permettent de supposer une extraction conduite en tranchées creusées verticalement tout autour du bloc, celui-ci étant en position horizontale. La rupture inférieure horizontale à la base du bloc a certainement été obtenue à l'aide de coins. Les sillons prouvent un creusement des tranchées pratiqué à l'aide d'un pic spécifique, probablement une sorte d'escoude (Bessac 1991), forgé à chaque té d'un petit tranchant perpendiculaire au manche, large de 1,2 cm et arrondi, comme le montrent les impacts relevés sur le pilier n° 2. Mais cet arrondi est peut-être dû au caractère abrasif de la roche qui devait d'autant plus user le métal que celui-ci n'était pas d'excellente qualité. On ne peut cependant supposer un autre métal moins résistant que du fer pour cet outil soumis à de très fortes contraintes, notamment quand il rencontre un élément siliceux, cas assez fréquent dans cette pierre. Pour ce qui est des coins utilisés pour l'ultime phase de l'extraction ou pour le débit, on doit se contenter de proposer des solutions à partir des traces en relation avec le remploi des piliers. En l'absence de calcin sur les blocs, l'écart chronologique entre l'extraction initiale et le remploi, a de grandes chances d'être assez faible, autorisant ainsi ces comparaisons techniques. Les vestiges d'emboîtures, qui ont servi à loger ces coins, montrent des petits creux plats, de forme triangulaire et peu épais. Ces emboîtures ne permettent d'utiliser que des modèles métalliques très courts, 5 à 8 cm, et peu épais, moins de 3 cm probablement, calés avec de fines paumelles de bois, car la pierre ne présente pas la trace directe du fer. L'espace de ces emboîtures est bien trop réduit pour envisager l'hypothèse d'un emploi de coins de bois. Si l'on met de côté le cas de la Couronne (Lagrand 1959, 196-201), où la datation des premiers vestiges de carrière pose encore problème, les traces d'escoude et de coins relevées au Marduel constituent les plus anciens témoignages connus en Gaule méridionale d'une extraction du type méditerranéen classique, à l'aide d'outils de fer. Les techniques de taille L'outil principal servant à dresser les faces est à percussion lancée transversale et muni d'un tranchant toujours un peu concave dont la largeur varie entre 3 et 6 cm. Lors de la retaille pour le remploi, le même modèle d'outil est utilisé mais son tranchant semble un peu plus large, en moyenne ses impacts varient entre 5,7 et 6,5 cm. La position du tranchant de ces outils, perpendiculaire au manche, rappelle un peu la disposition de la polka (Bessac 1987, 53-59), mais leur légère concavité les rapproche davantage des outils à bois, en particulier de l'herminette. La distribution serrée et non largement rayonnante des STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 259 57 Hypothèse de restitution d'une des multiples dispositions possibles des stèles, piliers et sculptures du type de celles découvertes au Marduel. impacts confirme l'usage d'un tel outil inconnu dans la taille de pierre antique commune, grecque ou romaine. C'est là un instrument bien représenté sur les autres productions protohistoriques 2/. Exceptionnellement, l'ébauche est préparée à l'aide d'un ciseau et plus spécialement de sa variante à bout rond (Bessac 1987, 129-130), comme sur l'exemplaire n° 6. Toutefois, cet instrument est plutôt utilisé pour creuser des mortaises. L'usage d'une gouge pour dégager les formes de la sculpture n'est probablement pas exclusif car la surface sculptée conservée est trop réduite pour présenter une garantie statistique. L'analyse technique des stèles de Saint-Biaise et de Glanum ne révèle pas de traces de gouges mais il est vrai qu'il ne s'agit pas de sculptures. Notons aussi l'usage intensif du grès. Dans l'ensemble, l'outillage de taille et de sculpture utilisé pour le façonnage de ces pierres tendres se distingue de celui utilisé, plus tard, durant la période hellénistique, par son caractère quasiment indifférencié vis-à-vis des techniques du bois. Pourtant, en ce qui concerne la taille des piliers et de la sculpture, il est certain que ce sont des spécialistes qui sont intervenus, vu la bonne qualité du travail. Tandis que pour les stèles, l'hétérogénéité du travail et sa médiocre qualité font davantage penser à des œuvres de tailleurs de pierre très occasionnels, réalisées et placées à diverses périodes du fonctionnement de l'ensemble, et non dans le cadre d'un chantier unique. 8.3. SIGNIFICATION DES DÉCOUVERTES DU MARDUEL Ces piliers et ces stèles, voire même le buste sculpté, ne sont pas (ne sont plus) en soi d'une grande originalité en Gaule du Sud : de nombreuses stèles protohistoriques ont en effet été signalées dans cette région, et le point des découvertes a été fait dans le cadre d'un dossier de la présente revue (Garcia 1992b). Les piliers quant à eux sont moins fréquents, même s'ils sont souvent confondus avec des stèles dans les publications de fragments, et l'on a déjà proposé de les distinguer morphologiquement des premières (Arcelin et al. 1992, 195). Quant au buste, il appelle luimême plusieurs comparaisons avec la sculpture protohistorique méridionale, comme indiqué ci-après. En vérité, ce qui donne leur originalité et leur importance aux pièces du Marduel, ce n'est pas leur type, mais leur as- 260 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. Bords d'urnes Bords vases emb. rétrécie Bords de coupes Type B01 C01 C02 C03 C04 C05 C06 C09 C13 C19 D01 D02 D03 D04 D05 D11 F01 F02 F04 G01 G02 G04 G05 H01 H01 H05 101 A19 D01 D02 D04 D07 E01 E02 E04 E05 E07 E09 E11 F01 F04 G04 H01 101 102 104 105 109 nombre VIB VA VIA 1 8 IV1) 1 7 2 1 1 35 7 21 1 1 2 2 1 1 9 11 4 3 15 1 1 7 IV) 8 1 7 5 4 1 2 4 1 1 1 2 1 IV) 1 3 1 2 2 1 5 4 5 1 4 1 1 2 5 2 5 2 2 18 IV) 5 5 ; Forme 32 1 3 19 8 2 24 1 9 21 3 6 1 5 1 1 1 VB 59 13 47 5 2 1 21 2 9 21 3 6 2 1 3 3 3 6 3 17 2 12 2 2 1 23 1 13 2 7 45 2 13 2 Bords de couvercles Fonds 46 1 5 11 1 5 1 16 Forme 2 2 1 1 53 4 1 11 Décors d'urnes méplats chevron hachuré chevron simple incisé décor excisé chevron incision fine cordon lisse ou imprimé rangée de coups imprimés rangée de coups incisés cercles imprimés triangles imprimés cannelures décors au brunissoir incisions sur bord de coupe Préhensions, verseurs anse verticale anse horizontale bec verseur ou goulot Proportions de bords Type C0 1 D01 D03 D04 D09 E01 11 A 11B 12A 12B 13A 21A 21B 22A 23A 42A 42B 42C 43A 62C VIA 1 3 3 7 2 2 2 1 nombre VIB VA 1 1 6 2 1 2 1 8 6 8 1 2 1 2 1 1 7 3 2 urnes vases à emb. rétrécie coupes couvercles Rapports urnes /coupes décors / bords d'urnes 1 20 1 1 14 1 8 19 6 1 1 % 3 19 2 36 32 20 3 4 2 4 2 2 7 1 1 VB 1 9 3 1 1 2 35 4 60 39 31 1 1 6 5 2 1 1 62 11 2 33 3 115 30 2 43 3 1 1 2 1 1 1 52,3 1,5 43,1 0,8 % 56,0 1,1 41,8 1,1 63,1 0,9 31,9 4,1 1 % 62,3 2,2 31,4 4,1 1,21 0,88 1,34 0,45 1,98 0,56 1,98 0,77 % Tabl. X Données typologiques et quantitatives sur les fragments de céramique non tournée des phases VI et V. : minus post quern solide or cette construction se situe au début de cette phase, peu (voire très peu) de temps après l'édification du rempart que nous avons placée vers 525 av. n. è. On admettra sans peine que l'époque de "fonctionnement" des stèles, piliers et buste est antérieure à cette date. Mais de combien ? : sociation d'une part dans un ensemble caractérisé qui leur confère une grande homogénéité ; et évidemment surtout leur datation absolue, particulièrement haute. Commençons par ce dernier point peut-on préciser la date d'usage des éléments en cause ? On a vu que leur remploi dans les murs de la maison de la phase VA apportait un STRATIGRAPHIE DU MARDUEL : J.-Cl. Bessac, se fondant sur l'absence de calcin à la surface des pierres, apporte ci-dessus un élément au dossier. Les blocs n'auraient séjourné à l'air que peu de temps avant leur enfouissement 22 : une dizaine d'années peut-être, en tout cas moins de trente ans. Ce qui cantonnerait la période d'utilisation dans le troisième quart du VIe s., et fixerait la fabrication vers le milieu du siècle au plus tôt. A condition que l'on considère comme évident que ces éléments lithiques aient vécu à l'air libre, à la portée des intempéries. Or l'on sait que ce ne fut pas toujours le cas, et que des monuments divers (portiques, salles hypostyles...) purent protéger stèles et sculptures protohistoriques : comme l'illustre au IIIe s. le cas de Roquepertuse (Gassend 1991). Dans l'ignorance du contexte, on n'exclura donc pas une datation plus ancienne encore, en envisageant d'une manière générale la première moitié du VIe s. av. n. è. Les traces d'outils technologiquement avancés (supra) semblent interdire de remonter plus haut. Une datation du plein VIe s. pour la série des stèles du Marduel n'a rien de vraiment surprenant ce type de monument, plus ou moins orné, pourrait s'inscrire aisément dans une tradition remontant au Bronze final (voir les exemplaires de Sextantio : Soutou 1962 ; et de Buoux : Chenorkian 1988). L'ensemble piliers-sculpture apparaît quant à lui beaucoup plus singulier, aussi bien par la technique que par la monumentalité. Il faut en effet apparemment lier les deux types, comme l'indiquent à la fois : - les mortaises de fixation présentes au sommet des piliers (n° 1 et 5) et à la base du buste (fig. 55, c). On remarquera d'une part que la présence d'un chanfrein sur les arêtes de la face supérieure du pilier n° 5 n'est guère compatible avec le soutènement d'un linteau, comme dans le cas des piliers de Roquepertuse (Gassend 1991, fig. 4 à 11). D'autre part, la dépression circulaire entourant la mortaise au sommet du pilier n° 1 semble adaptée à la fixation d'une tête, le profil conique du sommet du pilier (dans sa partie non retaillée) pouvant pour sa part évoquer des épaules ; - les dimensions des piliers et de la base du buste n° 12, qui s'adaptent assez bien (voir la restitution proposée fig. 55, F) ; - enfin n° 5 ; fig.la55, présence D). commune de cupules (fig. 51 et 54, Relevons à ce propos la position à première vue étonnante de cupules sur le lit de pose du buste, où l'on aurait tendance à voir la conséquence d'un remploi du bloc. A moins que les cupules ne soient contemporaines de la taille du buste : dans cette optique, on considérerait que ces cupules, dont la signification rituelle n'est guère douteuse 2-\ pouvaient avoir une "action" spéciale — par exemple qu'elles conféraient telle ou telle vocation, valeur, signification, protection ou autre, au bloc dans lesquelles elles étaient creusées — , et que leur visibilité n'était pas une obligation. 261 Cette hypothèse n'a rien, croyons-nous, d'invraisemblable. Piliers et buste apparaissent donc liés. On verrait assez bien dans les pièces dont nous disposons les restes incomplets et mutilés d'un véritable monument, composé de plusieurs piliers identiques (au moins cinq), profondément ancrés en terre (de l'ordre de 50 cm : voir les traces de base non chanfreinée relevées ci-dessus), s'élevant à 1,50 m ou plus au-dessus du sol, et couronnés de bustes ou de têtes rapportés, fixés à leur sommet par une mortaise. L'existence de deux sommets de piliers dans notre documentation, tous deux munis d'une mortaise du même type, semble en effet indiquer que chaque pilier pouvait être couronné d'un élément sculpté. Ces éléments pouvaient être en outre le support de cupules liées à leur fonction rituelle. Il n'est enfin pas exclu que les stèles aient pris place dans le même ensemble, que l'on verrait volontiers sous forme de îemenos ou (ïheroôn (fig. 57). Sans se cacher le moins du monde ce que cette tentative de restitution doit à l'imagination, on soulignera que l'on a introduit dans cette image un certain nombre de caractéristiques tirées de l'observation des pierres conservées : par exemple les proportions relatives des divers éléments, et la disposition aérée que semble réclamer la nécessité d'assurer la visibilité depuis plusieurs côtés. Mais revenons au buste sculpté qui mérite une attention particulière. Outre les caractères techniques décrits plus haut, il convient d'en préciser la description morphologique. Le socle a la forme d'un parallélépipède, plus large qu'épais. Ses angles sont vifs, sauf à la partie supérieure où deux petits biseaux existent sur les côtés, et où le modelé évoque des épaules. L'arrachement du cou présente en plan une section très allongée dans le sens de la profondeur du bloc (largeur 12 cm, longueur 26) et un dessin concave au centre (fig. 55, A). Ce trait indique très certainement que l'on a affaire à un buste de bicéphale, s' inscrivant dans une série illustrée dans le triangle bas-rhodanien par deux exemple bien connus : celui de Roquepertuse d'une part, que l'on date actuellement de la fin du IIIe s. 24, et celui de Beaucaire d'autre part, recueilli hors contexte (fig. 58) 25. Enfin, l'un des côtés du cou porte un torque en bas-relief, dont le dessin s'efface progressivement sur les côtés. Ce torque est continu sur la face avant, c'est-à-dire ni ouvert, ni bouleté comme ceux qui ornent certaines statues préromaines : guerrier de Grézan à Nimes (Py 1990, 813-815), statues d'Entremont (Salviat 1987), par exemple. Il pourrait s'agir encore une fois d'une question d'époque, le torque continu apparaissant dans la région antérieurement au torque à tampon, si l'on en croit les rares exemplaires livrés par les fouilles 2f). On terminera par deux comparaisons suggestives concernant le couple pilier/buste dans la statuaire préromaine du Languedoc oriental. 262 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. ailleurs des dimensions réduites, par rapport notamment à un socle relativement allongé. De fait, on peut se demander si cet exemplaire ne représente pas une sorte de modèle réduit, sous forme monolithe, d'un pilier surmonté d'un buste, dont l'aspect, sinon la monumentalité, se rap rocherait de ce que pouvaient être les réalisations du Marduel ou de Sainte-Anastasie. Reste l'apport essentiel de cette découverte, qui est d'at ester l'existence d'une sculpture en ronde-bosse sur pierre dès le VIe s. av. n. è., soit deux siècles plus tôt que la pièce considérée jusqu'ici comme la plus ancienne du Midi gaulois : à savoir le guerrier de Grézan, attribué au IVe s. d'après la typologie de sa boucle de ceinturon (Py 1990, 824). Cette chronologie haute rend caduque le raisonnement évolutionniste tenu naguère par Ch. Lagrand (1981, 129), pour lequel les représentations en ronde-bosse constituaient une troisième étape de l'évolution des "sanctuaires" protohistoriques, les deux premières étant caractérisées par les piliers et stèles, puis par les linteaux et piliers à encoches céphaloïdes. De même, cette découverte permet de nuancer les arguments développés à propos de la signification sociale de la sculpture en Gaule du Sud, qui se fondaient sur son apparition tardive (Arcelin et al. 1992, 206209). Sans parler des influences techniques et culturelles qui peuvent être à l'origine de telles réalisations, dans un contexte aussi ancien que la première moitié ou le milieu du VIe s... 10 20 cm Conclusion 58 "Hermès" bicéphale de Beaucaire, vu de profil. La première concerne les bustes de Sainte-Anastasie 27, découverts dans un champ apparemment hors de tout contexte d'habitat (Fiches 1988, 226). Ces deux têtes casquées morphologiquement très semblables (et qui rappellent une sculpture de Castelnau : Benoit 1969, pi. 32) appartenaient à l'évidence à un même ensemble, dont ne restaient sur place que quelques éléments de murs, probablement de terrasse ; toutes deux sont sur un socle parallélépipédique dont les dimensions (40 cm sur 30 et 42 cm sur 33) sont proches de celles des piliers du Marduel ; toutes deux enfin présentent sur le lit de pose une mortaise de forme cylindrique (Benoit 1969, 40). Rien ne s'oppose à ce que ces figurations, dont le style primitif a été souvent souligné, aient, comme au Marduel, couronné des piliers dans le cadre d'un sanctuaire archaïque. On a également souligné le style archaïsant du bicéphale de Beaucaire cité ci-dessus (fig. 58). Cette impression est due à l'aspect fruste du modelé des têtes, qui présentent par A l'ancienneté première Cette première maentre au proxi naturel voies potentialités l'implantation emplacement ces C'est et composé ronde-bosse, nière mldiscontinue plus etroisième iment téavantages de stratigraphie le dans de présence l'issue fortifiée période, variées brève, Bronze l'eau, de communication, stèles implantation cel'occupation quart de et du contexte ;colline ont lors humaine, qu'est — lemais est sur final et faisant l'étude Chantier été site expliquent du de toutefois de trois IIdéterminants. nous érigé VIe offrant piliers ne lad'occupation connue etet appel des de transition côtés, s.présentant leignorons existence Central lelaLes un niveaux Bronze discontinue une retour probablement àcouronnés colline ensemble remonte des avantages situation vue du Bronze/Fer techniques d'un des final lequel, plus inférieurs pas qui dégagée Marduel, au populations monumental, frappe, de terroir ou pendant 1Kb de par du Bronze ou trace la moins sculptures site et,précocité rapport etlesquels, d'extraction de et aux c'est puisque de — d'habitat peut-être une laprécaire final suraux cet en II.la de STRATIGRAPHIE DU MARDUEL et de taille de type méditerranéen classique. Il est difficile de décider de manière catégorique si une relation directe a existé entre ce monument et le village du début du VIe s., ou si l'ensemble fut créé et utilisé dans la période séparant l'abandon de ce village de la construction du suivant. Quoi qu'il en soit, on soulignera l'importance de cette découverte, attestant techniques évoluées, expression monumentale et sculpture dans un environnement tout à fait indigène et à une période particulièrement ancienne. A la fin du VIe siècle avant notre ère, la nature de l'oc upation change avec la création d'un habitat stable qui perdurera jusqu'au début de notre ère sur le versant de la colline et à sa base. Celui-ci conserve quelques traits observés aux périodes antérieures : implantation préférentielle à mipente, fréquence des terrassements. Toutefois, plusieurs innovations notables dans l'urbanisme et l'architecture caractérisent la nouvelle implantation. En effet le site est désormais fortifié par un puissant rempart de pierre, développé sur un kilomètre et enserrant un espace de près de sept hectares. A l'intérieur de la fortification, une large voie de circulation est régulièrement entretenue et empierrée ; la 263 position des maisons paraît déterminée par cette rue et l'enceinte. Dès l'origine une partie au moins des bâtiments est construite avec des murs de pierre et un plan quadrangulaire ; la brique de terre crue sera, quant à elle, attestée à partir du milieu du Ve s. Cette transformation de l'habitat du Marduel à la fin du VIe s. se situe à une époque qui voit l'accroissement des échanges commerciaux, nettement plus abondants dans les couches contemporaines de la fortification et des premières constructions en dur que dans les niveaux antérieurs. On est de ce fait amené à relier ce processus de sédentarisation et d'urbanisation avec le développement de l'économie indigène et des commerces méditerranéens. La nature de ce lien devra être précisée dans le cadre d'une étude de l'évolution des données dans la longue durée, qui fera l'objet d'un prochain article, mais il n'est pas interdit de penser que la situation privilégiée de l'oppidum, dominant un gué sur la route terrestre joignant la vallée du Rhône à la plaine languedocienne, et proche de la limite de navigabilité du Gardon, explique aussi en partie l'ampleur et la précocité des mutations observées. Notes de commentaire ;1 ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; : : : ; ; : ; : 7 A savoir les couches suivantes 02-04, c.8 071-c.lO ; 1011, c.27 1, c.29 1 12, c.30 ; I 12, c.31 1 12, c.32 1 12, c.33 1 12, c.35. 8 Sur cette enceinte créée à la fin du VIe s., voir en dernier lieu Py 1993, 25-26. 9 Comparer à un aménagement semblable observé dans une cabane de l'oppidum de La Liquière Py 1984, 308, fig. 187. 10 On notera néanmoins que seule une partie de ce sol, riche en mobilier, était accessible, du fait de l'existence de constructions postérieures. 11 Rappelons à ce propos que le deuxième état de la maison reliée à cette cour ne livre pas de traces de foyer à l'intérieur du bâtiment. 12 A savoir les couches suivantes :021,c.5 ; 022, c.5 ; 0441, c.20 ; 0441, c. 21 ; 0442, c.21 0443, cl 8 ; 0443, cl 9 ; 0443, C.19A ; 04431, c.21 04432, c.21 ; 04432, c.22 ; 04432, c.23 ; 071, c.7 ; 071, c.8 ; 072, c.9 1012, c.36 ; 1212, c.39 ; 1213, c.44 ; 1213, c.45 ; 143, c.32 ; 143, c.34 ; 162, c.35 ; 162, c.36. 13 A savoir les couches suivantes 02-04, c.7A 071, c.9 ; 1012, c.39 ; 1012, C.41A. 14 Une répartition semblable entre séjour et stockage a été observée, à la même époque, dans une maison de la Monédière, dont l'abside servait apparemment de resserre, si l'on en croit le nombre des amphores qui y furent trouvées Nickels 1976, maison A. 15 Voir le bilan présenté par Dedet 1987. 16 A savoir les couches suivantes 021, c.4 ; 022, c.4 041, c.4 042, c.4 ; 043, c.7 ; 044 1 , c. 1 8 ; 044 1 , c. 1 9 ; 0442, c. 1 8 ; 0442, c. 1 9 ; 0442, c.20 ; 072, c.5 ; 072, c.6 ; 1011, c.23 ; 101 1, C.23A ; 1011, C.23B ; 1011, c.25 1012, c. 31 1012, c.32; 1012, c.33 ; 1012, c.34; 111, c.28 ; 112, c.28; 1212, c.38 ; 143, c.30 1 6 1 , c.34 ; 1 62, c.33 ; 1 63, c.32. 17 Sur ce type de bassins considérés d'ordinaire comme originaires d'Étrurie, voir en dernier lieu l'inventaire donné par Dedet 1995, 293-294. A noter que l'exemplaire présenté ici est dans un contexte un peu plus tardif que la datation normalement attribuée à cette série (fin VIIe et VIe s.j. ; ; 1 1 ; ; 1 : ; : ; ; 1 1 : ; ; 1 * M. P. UMR 54. 390 av. de Pérols - 34970 Lattes. D. L. UMR 1 54. 390 av. de Pérols - 34970 Lattes. J.-CI. B. UMR 1 54. 390 av. de Pérols - 34970 Lattes. Le chapitre 8.2. a été rédigé par Jean-Claude Bessac. Crédit graphique - photographies de Chr. Maccotta et M. Py ; tirages de L. Damelet. 1 Les cinq premiers articles concernant cet oppidum ont porté sur les sondages préliminaires de 1976 à 1979 (Py, Raynaud 1982) les fosses du Ve s. de n. è. fouillées sur le "Chantier Central" (Raynaud 1984) les niveaux des IIe et Ier s. av. n. è. du même chantier (Py, Lebeaupin et al. 1986) ; les niveaux des IVL' et IIIL' s. (Py, Lebeaupin et al. 1989) ; et les niveaux de la deuxième moitié du Ve s. (Py, Lebeaupin et al. 1992). Ces cinq articles seront respectivement cités dans la suite Marduel /, //, ///, IV et V. Pour ce qui est des méthodes de numérotation des secteurs de fouille et des niveaux archéologiques, on se reportera à Marduel III, p. 1 1, où ils ont été explicités. La zone 02-04, qui couvre l'essentiel de la terrasse inférieure le long du parement intérieur du rempart, regroupe cinq secteurs contigus du sud au nord, secteurs 041, 043, 042, 021 et 022. La stratigraphie de ces cinq secteurs a été synthétisée selon le système de correspondance indiqué tableau I. 2 Voir notamment les cas attestés à Triple-Levée (Beaucaire, Gard) (Dedet et al. 1978, fig. 6) et à Roque de Viou (Saint-Dionisy, Gard) (Garmy 1974, photo 24). 3 A savoir les couches suivantes 02-04, c.9 ; 0441, c.22 ; 111, c.34 1 1 1, c.36 ; 1, c.38 1 1, c.40 ; 1 1, c.42 ; 1 1, c.43 ; 12, c.37 ; 1 12, c.38 ; 143, c.39 ;143, c.41 143, c.42 143, c.44 ; 1011, c.29 ; 1012, c.49. 4 A savoir les couches suivantes 0443, c.24 ; 1012, c.43 ; 1012, c.44 ; 1012, c.46 ; 1012, c.48 ; 1213, c.46 1213, c.48 1213, c.50 ; 122, c.28 ; 143, C.36F; 143, C.36H. 5 Sur ce type de disque en bron/e, voir Py 1972 ; Tendille 1980, 109-118. 6 Cette enceinte fera l'objet d'une étude plus complète dans un prochain article prenant notamment en compte les sondages effectués sur sa face méridionale. Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 1 1. : 1 1 . 1 : : 21 Lors de l'analyse des techniques de taille des stèles de Glanum et de SaintBiaise (Bessac, Bouloumié 1985, 169-171), mes recherches sur les traces d'outils n'étaient pas suffisamment avancées pour que je puisse distinguer des impacts de ce que je supposais alors être une variante du marteau taillant ou de la polka de l'outil que j'estime aujourd'hui être plus proche de l'herminette que de ces derniers. J'avais cependant souligné sa principale particularité, c'est-à-dire la courbure de son tranchant (ibid., 169). Quant à la largeur des tranchants relevés sur ces exemplaires, elle est pratiquement la même, elle varie de 3,5 à 5 cm. Les traces d'un tel outil ont été également identifiées sur les éléments architecturaux de Roquepertuse (Bessac 1991, 44). 22 Signalons à ce propos qu'aucune trace de peinture n'a été relevée sur aucun des blocs ouvragés recueillis au Marduel, alors que l'on considère aujourd'hui que beaucoup de ces pierres (qu'il s'agisse de piliers ou de sculptures) étaient couramment peints voir Py 1990, 816 ; Barbet 1991. Le support (pierre relativement grossière) s'y prêtait-il ? Est-ce une question de chronologie ? 23 Voir des exemples semblables sur des stèles ornées de Mouriès Marcadal 1 992 ; ou du Pègue Lagrand 98 1 24 Voir le dossier consacré à Roquepertuse dans les DocAMérid, 14, 99 , 7-88. 25 Benoit 969, 38 ; Py 1 990, 8 9-82 On a proposé d'y voir soit un bicéphale, soit un tricéphale (avec une face arasée). 26 Dans la région nîmoise torques fins continus ou articulés à la Liquière au VIe s. (Tendille 1980, 100, fig. 3) ; torque à boule à Nages au Ier s. (Py 1990, 502, doc. 134, n" 13). 27 Abondante bibliographie rappelée dans Py 1990, 816. : : : : ; : 18 II faut ajouter à la série présentement étudiée un fragment de sommet de stèle pris dans l'élévation du mur "Cq" (Py 1992, n° 5) et d'autres exemplaires retrouvés dans des niveaux plus récents et signalés dans les précédentes publications concernant le Marduel fragment de stèle dans la couche 23A de la zone 101 1 (ibid., n° 2) fragment de stèle en remploi dans le mur "Ay" (ibid., n° 3) ; sommet de stèle retrouvé dans le niveau d'incendie du milieu du Ve s. (021, c.3 ibid., n° 1) ; fragment dans un remblai de la zone 162 (c. 32 phase VD Marduel V, 281 ). Ajoutons que de probables fragments de stèles ou piliers ont été observés dans le parement du rempart de la fin du VIe s., mais aucun démontage n'ayant été opéré, leur identification n'a pu être confirmée. 19 Contrairement à ce que nous avions pratiqué dans cet article, les dimensions seront toujours données en centimètres. Toutes les pièces sont considérées en position verticale ; la largeur (L.) est mesurée sur la face la plus importante où se découpe la forme générale du sommet qui détermine le type de stèle. La typologie et le vocabulaire descriptifs sont communs aux stèles et aux piliers, ils correspondent aussi à ceux mis au point lors de l'étude in tiale donnée en référence (Bessac, Bouloumié 1985, 151-155). L'épaisseur (E.) correspond en fait à la largeur de la face la plus étroite. En l'absence de stèle ou de pilier complet, ce n'est que la hauteur conservée (H. cons.) qui est proposée ici. Lorsque deux dimensions sont mentionnées côte à côte, la première est considérée en bas de l'élément et la seconde en haut, juste avant le sommet de la stèle. Si l'élément est composé de plusieurs parties cassées, même non contiguës, le nombre de fragments (frag.) est mentionné entre parenthèses, de même que la flèche des arcs segmentaires des outils à tranchant arrondi. 20 Cette petite carrière a fait en 1990 l'objet d'une étude archéologique, dont les résultats seront publiés prochainement. 1 264 Références bibliographiques : : : : : : : : : : : : : : : : 1 Bessac 1993 BESSAC (J.-Cl.) - Les carrières antiques de pierres de taille de la Gaule Méditerranéenne. In Matières à faire. Actes des séminaires publics d'archéologie. Besançon, Centre Rég. Doc. Archéol., 1993, pp. 37-43. Bessac, Bouloumié 1985 BESSAC (J.-Cl.) et BOULOUMIÉ (B.) - Les stèles de Glanum et Saint-Biaise et les sanctuaires préromains du Midi de la Gaule. RANarb, 18, 1985, pp. 127-187. Bessac, Chausserie-Laprée 1992 BESSAC (J.-Cl.) et CHAUSSERIE-LAPREE (J.) - Documents de la vie spirituelle et publique des habitats de Saint-Pierre et de l'Ile à Martigues (B.-du-Rh.). 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